Des coups sur la gueule, une fille en petite tenue, un chandail de hockey, des cannettes de Pabst Blue Ribbon, du gros rock, un ring… La nouvelle création de la jeune compagnie LA45 porte bien son nom: Programme double: théâtre viril et sportif.

Divisé en deux histoires distinctes, le texte verbeux de Martin Bellemare nous plonge d’abord dans un huis clos, la chambre d’hôtel d’un arbitre controversé (Francis-William Rhéaume) depuis une décision ayant mené à l’élimination de l’équipe locale. Si l’idée demeure vachement intéressante, le scénario précipité nuit à la tension du moment. Malgré une explication rapide, on croit difficilement à l’arrivée fortuite d’un fan enragé (Félix Monette-Dubeau) dans la pièce.

Plus courte, la première partie, intitulée L’angoisse de l’arbitre, sert surtout de hors-d’oeuvre à la pièce de résistance, Boxeurs, portée à bout de bras par le même tandem d’acteurs qui y joue tous les rôles: du pugiliste en crise existentielle au concierge émerveillé, en passant par la blonde manipulatrice et le promoteur véreux incarné habilement, et avec beaucoup d’humour, par Rhéaume.

Considérant la complexité de l’histoire, sa dimension humaine et la courte durée de la pièce (1 h 30 pour les deux parties), les comédiens se tirent d’affaire grâce à un jeu énergique qu’on aurait toutefois aimé plus nuancé chez Monette-Dubeau, alors que tous ses personnages carburent à la même nervosité. Conçue pour le sportif averti, la pièce divertira aussi le néophyte parce qu’après tout, le sport, c’est aussi la vie.