Louis Racine : Comme dans l’temps
Pour son passage aux Contes nomades du CNA, le cultivateur-chanteur Louis Racine délaisse ses vaches et retrouve les surprises orales de l’ère prétélévisuelle.
"Vu que je suis un cultivateur dans la vie, je voulais pas aller plus loin que le mandat qui m’a été confié. Ce sera donc une soirée de conte ben traditionnelle", explique d’emblée le conteur invité aux prochains Contes nomades, série iconoclaste du CNA où le conte prend habituellement des couleurs tout autres que celles auxquelles nos aïeux ont été habitués. Racine s’attardera au récit d’Aldéric Lachance, un "homme qui a été ben chanceux, qui a fait ben de l’argent". "Un jour, il s’est acheté une p’tite terre. Pis l’histoire commence comme ça…" laisse planer celui qui mène à bien une ferme laitière à Casselman, entreprise familiale à sa cinquième génération. "C’est un conte que j’ai trouvé qui était raconté à l’époque par mon grand-père. Le conte, c’est de rendre le monde heureux le temps que l’histoire se dit. C’est donc mon intention."
Le guitariste affirme être plus qu’heureux de participer à cette série, puisque son passage constituera une sorte d’hommage au caractère bon enfant de sa famille ainsi qu’un rappel des traditions de ses ancêtres. "Mon père et mes oncles étaient tous des conteurs. Les histoires qu’ils déployaient jour après jour donnaient la chance à nos mères et grands-mères d’aller faire le souper, de s’attarder aux tâches domestiqyes. Ça calmait les jeunes. Les contes étaient la télévision de l’ancien temps", se remémore Louis Racine, en truffant volontiers ses explications d’exemples tirés de sa propre enfance.
Cette intarissable bonhomie sera fort utile sur scène, d’autant plus que Racine, qui traîne habituellement sa guitare partout où il passe, fera cavalier seul devant les projecteurs pour l’une des toutes premières fois. Une bonne part d’improvisation s’imposera, donc. "Je vais aller avec l’énergie de la foule. Si y’a un homme qui tombe à terre, ben je vais parler de l’homme qui vient de tomber", blague le spécialiste des chansons à répondre. Plus sérieux – mais pas tant que ça -, il conclut: "Le conte n’est pas écrit, je vais le créer sur place. Si mon public est plus adulte, je vais sans doute être plus grivois!"
À voir si vous aimez /
Fred Pellerin, Michel Faubert