Stéphane Poirier / École nationale de l'humour : Drôles de questions
Scène

Stéphane Poirier / École nationale de l’humour : Drôles de questions

Frédérick Rouleau et Philippe Roy sont fraîchement émoulus des bancs de l’École nationale de l’humour. Stéphane Poirier sillonne le Québec de A à Z. Voir les a soumis au questionnaire humour.

Beau modèle de travail acharné pour les finissants de l’École nationale de l’humour que ce Stéphane Poirier. Alors que les diplômés, représentés auprès de la presse par Frédérick Rouleau et Philippe Roy, enfilent toge et mortier afin de mettre à l’épreuve leurs connaissances sur la route, Poirier, un vétéran du circuit de la relève, se tape la province, littéralement de A à Z: 26 villes en 31 jours, d’Alma à Saint-Zénon, en passant par une cabane à sucre d’Inverness. Ils répondent tous les trois au questionnaire humour.

Voir: De quoi devrait-on moins rire? De quoi devrait-on plus rire?

Philippe Roy: "Est-ce qu’on ne devrait pas se donner le droit de se moquer de tout au lieu de dire qu’il faut absolument rire moins ou plus de… je ne sais pas… des systèmes d’épuration d’eau!?"

Stéphane Poirier: "Évidemment, les jokes de sexe, dans les bars, il y en a peut-être un peu trop. Je l’explique dans mon show tout en en profitant, bien sûr, pour en glisser quelques-unes."

L’École nationale de l’humour, qu’ossa donne?

Frédérick Rouleau: "Ça t’apprend à réécrire. Si j’avais été seule, je ne me serais jamais rendue à 26 versions d’un même texte. L’École te force à pousser toujours plus loin, à changer une virgule, un mot."

Votre réplique la plus efficace pour faire taire les hecklers (ces gens qui apostrophent l’humoriste en plein numéro)?

P.R.: "Toi aussi tu as remarqué que les autobus sont souvent en retard? Champion! Tu devrais envoyer ton C.V. à Columbo."

S.P.: "C’est la seule chose qu’on partage entre humoristes, pour se donner un coup de main. Une de mes préférées vient d’Alexandre Barrette: "Heille toé, si on jouait aux cartes, ce serait moi le président.""

Les numéros touchants, pour ou contre un moratoire?

P.R.: "Quand c’est rentré à la crow bar, que ce n’est pas naturel, c’est prendre le spectateur pour un cave."

S.P.: "J’ai écrit un numéro sur le choc post-traumatique de mon frère militaire. Il y en a qui pourraient dire que je suis tombé dans le piège, mais mon but n’est pas de faire pleurer. Je pense que les gens aiment que je traite de quelque chose de plus personnel."

Les personnages, affligeant ou amusant?

S.P.: "Je dis dans mon show que je déteste les personnages et là, j’en fais 10 en deux minutes. Je me contredis beaucoup! Je n’aime vraiment pas les costumes. Si un humoriste arrive costumé, il part à – 10."

Quels humoristes vous inspirent?

F.R.: "André Sauvé, pour sa belle et saine folie."

P.R.: "J’admire Louis-José Houde pour sa rigueur, c’est un bourreau de travail. Mais personnellement, j’aimerais devenir le Chris Farley ou le Jack Black québécois, le gros gars funny."

S.P.: "L’humoriste parfait écrirait comme Jerry Seinfeld et aurait le charisme de Dane Cook."

Le pire humoriste au Québec?

P.R.: "Mon père!"

S.P.: "Je l’ai probablement déjà présenté dans une soirée de la relève et on ne le reverra jamais."