Caroline Yergeau : Rétrospective en proverbes et présages
Scène

Caroline Yergeau : Rétrospective en proverbes et présages

La metteure en scène Caroline Yergeau procède à la dissection de son dernier objet théâtral, pièce qu’elle qualifie de "biscuit chinois" personnel. Portrait.

À l’hiver 2010, la directrice artistique et générale du Théâtre du Trillium, Anne-Marie White, à la recherche de projets théâtraux stimulants, lance un appel aux artistes de la région. Interpellée, Caroline Yergeau soumet trois propositions, toutes caractérisées par un désir de repousser les limites de l’exploration théâtrale. Autopsies de biscuits chinois, qu’elle met en scène ce printemps à La Nouvelle Scène, constitue la concrétisation de l’une des trois ébauches dont la germination s’était produite quelque 15 mois auparavant.

Écrite conjointement par Annie Cloutier, Antoine Côté Legault et Marie-Pierre Proulx, Autopsies de biscuits chinois devait initialement se déballer comme un conte. Il ne survivra de ce genre que ses codes narratifs, définis par des personnages qui rapportent des évènements s’étant déroulés dans le passé. Les biscuits chinois sont ici utilisés métaphoriquement; ils symbolisent ces signes de la vie qui apparaissent aléatoirement et qui suggèrent une tangente que l’on choisit d’emprunter. La pièce expose trois personnages qui, à travers une suite de monologues qui s’entrecoupent, dissèquent leur réaction devant un évènement inattendu, soit la mort d’un auteur avec lequel ils entretenaient tous trois un rapport distinct.

La scénographie de Josée Bergeron-Proulx a servi de canevas à la metteure en scène néophyte, qui avoue: "J’ai énormément besoin de connaître mon espace." Le coeur du récit étant resté le même au fil du processus de création, seuls quelques ajustements mineurs ont dû être apportés au cadre scénique. Néanmoins, le texte s’est transformé à maintes reprises avant d’atteindre sa forme finale, un mois avant la première. "Autopsies de biscuits chinois telle qu’elle sera découverte par les spectateurs correspond à la neuvième version du texte. Quand nous sommes entrés en salle de répétition, en novembre dernier, nous avions en mains la quatrième ou cinquième version", confie Caroline Yergeau, qui a assuré la cohésion des trois auteurs au cours de l’écriture.