Hugues Frenette / Vincent Champoux / Variations énigmatiques : Nouveaux accords
Hugues Frenette et Vincent Champoux ont fait du théâtre ensemble au secondaire. Ils conjuguent à présent leurs talents autour de Variations énigmatiques. Version remasterisée.
La présentation de Variations énigmatiques d’Éric-Emmanuel Schmitt à Premier Acte, en 2008, a été l’occasion d’une réunion pour Hugues Frenette, le metteur en scène, et Vincent Champoux, un des deux comédiens (avec Emmanuel Bédard). En effet, si leur complicité théâtrale remonte à l’adolescence, ils n’avaient pas collaboré aussi étroitement depuis leur sortie du Conservatoire en 1996.
Équipe d’impro et duo comique au secondaire, création d’une troupe au cégep; ils en ont fait du chemin ensemble. Hugues peut ainsi mieux diriger Vincent, dont il a du reste toute la confiance. "Je dirais qu’il est plus exigeant de travailler avec des gens qui connaissent nos patterns, nos forces. Il est plus difficile de les surprendre, note Vincent. Mais ça fait en sorte que, justement, Hugues m’amène à aller plus loin."
Pour la nouvelle version de Variations énigmatiques qu’ils montent actuellement à la Bordée, ils ont voulu fignoler la vérité des personnages. D’une part, la franchise de Larsen, le journaliste; d’autre part, l’effritement de la carapace de Znorko, le Prix Nobel de littérature. Deux hommes dont l’affrontement donne lieu à des révélations surprenantes…
"La première fois, on a travaillé sur le duel de comédiens, de personnages. C’est écrit comme ça, observe Vincent. Mais comme acteurs, le plus intéressant est de travailler sur la rencontre. Et je pense que dans cette version, on se rejoint davantage."
Le rythme, aussi, a légèrement ralenti. "On fait respirer l’oeuvre, poursuit Vincent. Il y a plus de silences." "J’essaie de faire en sorte que les temps de réaction soient le plus vrais possible, qu’on ait l’impression d’être assis dans le salon de Znorko avec ces deux individus", renchérit Hugues.
Ils ont également profité des moyens accrus dont ils disposent cette fois pour améliorer le décor, les éclairages et, ainsi, camper concrètement le lieu et le moment de l’action, soit une île norvégienne au crépuscule de la nuit polaire.
N’empêche qu’ils se concentrent surtout sur le jeu, le texte. À plus forte raison depuis qu’ils savent que l’auteur sera à la première. "On est très fiers du travail qu’on a accompli. En même temps, on a envie qu’il soit content aussi", conclut Hugues, comme on se croise les doigts.