Une lettre pour moi! / Petits Bonheurs Sherbrooke : Rêver son alphabet
La nouvelle création du Petit Théâtre de Sherbrooke destinée aux trois à six ans, Une lettre pour moi!, arrive juste à temps pour Petits Bonheurs, le festival préféré de la marmaille… et des jeunes parents.
On ne choisit pas le théâtre jeunesse. C’est lui qui nous met le grappin dessus. Pour Érika Tremblay-Roy, dont le travail s’adresse parfois aux grands, parfois aux petits, le créneau agit sur elle tel un aimant. "Ça m’attire, confirme-t-elle. Ça permet une telle liberté! On peut tout dire. Tout dépend de la manière."
Cette passion a amené la Sherbrookoise à se rendre en Belgique, en France et en Irlande afin d’assister à une panoplie d’événements consacrés au théâtre pour les tout-petits. Consciente de ce qui se fait ailleurs, la comédienne est un atout pour l’équipe du Petit Théâtre de Sherbrooke, qui a fait appel à ses services pour jouer dans sa nouvelle pièce. "On voit beaucoup de spectacles qui sont des rencontres entre les arts visuels et le théâtre, entre la danse et le théâtre… Là, Isabelle [Cauchy, la metteure en scène] voulait créer un show purement théâtral, qui ne repose que sur le jeu."
C’est ainsi qu’est né Une lettre pour moi!, un spectacle impressionniste qui carbure aux sons (la musique y est très présente), aux images et aux sensations… car il n’y a pas de texte. "On ne dit presque rien, explique Érika. Il y a peut-être une vingtaine de mots en tout." Malgré son titre, la pièce possède une structure narrative qui n’a rien d’une leçon d’alphabet. "Ce n’est pas un show éducatif. On joue avec les lettres pour en faire des objets de magie, des pyramides improbables… C’est un show qui parle du rêve, de l’envie de s’accomplir. Mon personnage, Céleste, est une artiste en devenir. Elle veut faire du cirque, voyager… mais elle est seule dans son salon." Un autre personnage plus terre à terre, Lola la postière (Pascale C. Tremblay), entre alors dans sa bulle. "Elle devient son public et sa partenaire de jeu." Une lettre pour moi! est donc un spectacle dans un spectacle, une initiatique mise en abyme.
Au dire d’Érika Tremblay-Roy, la pièce baigne dans une surprenante fantaisie. "On sera loin de l’esthétique que les enfants voient à la télé." Et quelles sont les réactions souhaitables de la part des tout-petits de trois à six ans? "Sans leur demander d’être scotchés à leur siège et d’être silencieux, on veut qu’ils embarquent dans le voyage. Une salle d’enfants, ça écoute différemment."
PETITS BONHEURS SHERBROOKE
Après une édition 2010 ponctuée d’enfants émerveillés et de spectacles à guichets fermés, l’événement Petits Bonheurs Sherbrooke est de retour du 28 avril au 8 mai. Encore une fois, les familles seront nombreuses à s’émouvoir devant les comédiens, danseurs, marionnettistes et autres artistes ayant la jeunesse à coeur. "La nouvelle génération de parents est avide de culture. C’est extraordinaire!" s’exclame Érika Tremblay-Roy, impliquée dans l’organisation.
Son incontournable de cette année: Parapapel, de la compagnie espagnole Modula. "C’est un spectacle sur l’amitié, un vrai bijou. Le duo de danseurs fait tout avec un rouleau de papier. Je l’ai vu et je pleurais à la fin. C’est tellement beau." Ainsi, trouvez-vous un enfant (assurez-vous d’avoir l’autorisation du parent) et rendez-vous à la salle du Tremplin pour l’une des représentations du 1er mai (9h30 et 11h) ou pour celle du 2 mai (11h).
D’autres perles sont à découvrir en visitant le www.petittheatre.qc.ca. Une multitude de salles de la région accueillent les différents spectacles.