Patrice Leblanc / Trac: ma vie en théâtrascope : Sur la bonne track
Scène

Patrice Leblanc / Trac: ma vie en théâtrascope : Sur la bonne track

Les résultats des dernières élections fédérales l’ont rendu de mauvaise humeur, mais cela n’empêchera pas le comédien Patrice Leblanc de nous faire rire aux éclats avec son spectacle solo Trac: ma vie en théâtrascope.

La nouvelle en avait attristé plus d’un. Après avoir conquis le public saguenéen avec une série de pièces hallucinantes et distinctes, les Clowns noirs annonçaient leur retraite théâtrale. Et puis, la rumeur laissait entendre que l’on retrouverait nos cinq clowns trash préférés dans un projet télévisuel. Il y avait donc toujours une petite lueur d’espoir.

À la grande surprise de tous, les Clowns noirs ont ensuite produit une série de spectacles solos qui, pour la plupart, ont reçu un accueil enthousiaste du public. Parmi ces productions en solitaire, Trac: ma vie en théâtrascope fut sans aucun doute la plus délirante de toutes en matière de mise en scène. Présenté comme une fabuleuse histoire d’un royaume à un comédien, le one man show de Patrice Leblanc débordait littéralement d’ingéniosité.

Voilà donc qu’un an plus tard, Leblanc se lance à nouveau dans cette aventure aux propos souvent cinglants: "Y’avait des choses dont je parlais, comme la nouvelle salle de spectacle à Chicoutimi, qui ne sont plus vraiment d’actualité. J’ai changé ça par des trucs plus actuels et, dans le contexte politique depuis les dernières élections, les idées ne manquaient pas."

En quelques semaines à peine, le paysage politique a changé de façon radicale. Et les créations artistiques de Leblanc, reconnu pour son implication sociale, s’inscrivent dans cette lignée engagée. En collant d’aussi près à l’actualité, y a-t-il un danger d’apposer une date d’expiration sur ses oeuvres? "Dans la vie de Trac, il y a plusieurs dimensions. On parle de son éducation et, tout jeune, il faisait déjà des trucs culturels. Ensuite, à travers Trac, on parle de la vie, de la guerre, de la mort et de la politique. J’ai eu beaucoup moins de choses à réactualiser que je le pensais. On dirait que la pièce était prophétique!"

Les habitués des Clowns noirs le savent, la troupe atypique n’a jamais hésité à mettre en lumière les diverses aberrations du système à travers ses pièces. Cependant, au-delà de la moquerie et des revendications, les Clowns passent aussi à l’acte. "C’est plus fort que moi. Je suis un défenseur de la veuve et de l’orphelin. Je suis fermement contre les injustices et, quand ça saute aux yeux, je ne peux pas m’empêcher de m’impliquer. Je trouve ça horrible de voir qu’on tape sur les pauvres pour nourrir les plus riches. Le Théâtre du Faux-Coffre est comme ça aussi. Outre la culture, on a toujours un intérêt pour l’aspect social. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’OSBL qui donnent de l’argent aux autres OSBL. On a aidé le travail de rue ou la Nuit des sans-abri par exemple."

Théâtrasérie

Ironiquement, la série de solos qui aurait dû être le dernier tour de piste sur scène des Clowns noirs aura donné un nouveau souffle au Théâtre du Faux-Coffre. Non seulement le retour de Contrecoeur au sein de la bande a été confirmé, mais pendant les quatre prochaines années, le public aura la chance de revoir les productions précédentes de la troupe. De plus, quatre nouvelles pièces seront présentées durant ce cycle.

Leblanc ne s’en cache pas, les fans des Clowns noirs auront joué un grand rôle dans ce second souffle: "C’est quand on a voulu se séparer qu’on a constaté à quel point les Clowns noirs étaient aimés. C’est là qu’on a commencé à se demander si on arrêtait ou si on continuait. C’est le public qui nous a amenés là."

Comme quoi on a de l’influence en tant que citoyens!

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