Masqu’alors : Les merveilles masquées
Les merveilles masquées du monde entier se donnent rendez-vous à Saint-Camille pour la deuxième édition de Masqu’alors. Coup d’oeil à une programmation joyeusement bigarrée.
Il y a bien juste ces beaux rêveurs de Camillois pour réunir danse baroque, beatbox humain, peinture, improvisation et lutte (pas de farce) sous la même enseigne. Comment? En organisant (humblement) un festival international du masque au Québec, Masqu’alors. Hildegund Janzing, son idéatrice, revient sur la genèse du petit événement qui embrasse large: "J’ai connu les carnavals traditionnels en Allemagne. Les fous masqués prennent possession de l’hôtel de ville pendant une semaine et établissent un tribunal où on juge les erreurs des élus. Ça m’a marquée. Je me suis aussi beaucoup intéressée aux vertus du masque en thérapie par le théâtre. Disons qu’il permet d’explorer plusieurs disciplines et tonalités."
Rien à craindre toutefois pour le maire du village-capitale de la simplicité volontaire, la majorité de la programmation – qui compte néanmoins son bal et son défilé masqués – est dévolue aux arts de la scène. Le masque, contrainte qui fait éclore la vérité? Oui, prétend la coorganisatrice. "Comme le masque plein bloque l’accès à la parole, il oblige un travail physique plus affirmé. On l’utilise beaucoup dans les écoles pour apprendre aux jeunes comédiens à entrer dans leur corps."
De cette programmation bigarrée, retenons Légendes d’un masque du Suédois Torbjörn Alström. "C’est un spectacle solo qui raconte l’origine du masque en effectuant un véritable tour d’horizon planétaire. On apprend et on sourit. L’acteur fabrique en direct un masque d’argile sur son visage."
Embarquons ensuite pour Le voyage de Pénazar, fresque onirique du Marseillais François Cervantes, parrain du festival. "Il me rappelait récemment, de dire Mme Janzing, comment le pouvoir rassembleur, révélateur, ensorceleur du masque l’avait fasciné lors de ses voyages dans certains pays d’Afrique, là où le masque traditionnel est encore vivant."
Masqu’alors crée aussi des espaces de réflexion, des ateliers et des lieux de rencontres communautaires. "De l’école primaire à la résidence pour personnes âgées, tout le monde fabrique des masques qui seront exposés. Le masque permet souvent, paradoxalement, d’accéder à une partie de notre personnalité qui serait sinon restée cachée."