Dominic Paquet : Paquet cadeau

Il y a deux ans, Dominic Paquet se faisait connaître d’une bonne partie du public grâce à un numéro complètement insolite où il personnifiait un pauvre homme tentant sans succès de vomir. Un tel sketch aurait pu être perçu comme purement vulgaire, mais en fait, le numéro ne faisait que prouver une chose: Paquet est tout simplement drôle. Sa dernière apparition lors du gala des Olivier 2011, où Philippe Bond et lui parodiaient l’univers de la radio, allait aussi en ce sens.

Toutefois, entre faire rire les copains et en faire son choix de carrière, le fossé est plutôt large. "C’est un métier qui est ben dénigré et rabaissé. C’est comme le mouton noir du domaine artistique au Québec. Les gens se disent souvent que c’est facile d’être humoriste. C’est pour ça que je suis content de voir parfois des acteurs qui ont essayé de faire de l’humour sur scène et qui avouent que ce n’est pas si facile que ça de faire rire le monde toutes les 15 secondes."

En effet, quiconque a touché de près ou de loin au métier d’humoriste sait que le chemin vers un fou rire est souvent pavé d’essais et d’erreurs où le silence est d’une cruauté stupéfiante. "L’humour, c’est un punch et tu as une réaction tout de suite. S’il n’y en a pas, tu le sais en crime que c’est pas drôle. Le feeling est pas le fun. Dans ce temps-là, tu te dis que tu es mieux d’écrire autre chose. Alors que quand tu es chanteur, tu fais ta toune et les gens ont le réflexe d’applaudir tout de suite."

À la différence d’un bon nombre de ses semblables, Paquet a opté pour un registre où la vulgarité et le politiquement incorrect laissent place à un ton candide et dénué de sarcasme. Cette distinction, il la doit à la fois à sa personnalité et à une icône de l’humour qui s’est chargée de la mise en scène du spectacle Dominic Paquet voit le jour. "Je ne suis pas un "critiqueux" social et un gars qui chiale. Il y en a qui font ça et qui sont super bons, mais moi, ma job, c’est de faire rire le monde. J’ai un regard naïf et enfantin sur la vie. En travaillant avec Michel Courtemanche, ça m’a aidé à définir mon style dans ce sens-là."

Depuis quelques années, rares sont les humoristes qui ont échappé à la tendance d’inclure un numéro touchant dans leur spectacle. Est-ce que Paquet a lui aussi droit à son monologue qui mouille les yeux? "Pantoute. Vraiment pas! Les gens se déplacent pour venir à un show d’humour, alors mon but c’est de les faire décrocher pendant deux heures. Je n’ai rien contre ceux qui le font, mais ce n’est pas ce que je recherche. Je n’ai pas l’intention de faire mon cute avec un numéro cute qui se termine par une musique de piano. Il y a des critiques à Montréal qui voient ça négativement, mais ça n’empêche pas que le public a du fun à mes shows. Ça doit être un bon signe."

À voir si vous aimez /
Louis-José Houde, Philippe Bond