La nuit juste avant les forêts : À vif
Marie Laliberté
Photo : Francis Gagnon
Une nuit pluvieuse; un inconnu en aborde un autre, et le retient par son soliloque. Dès le premier instant de La nuit juste avant les forêts, de Koltès, on est happé par la densité du discours, par l’interprétation enflammée de Sébastien Ricard qui, dirait-on, nous saisit au col et, les yeux dans les yeux, nous déverse sa solitude et sa détresse, en un flot irrépressible dont ni la course ni la brûlure ne faiblissent. Acculé au mur, corps tendu, regard fixe, Ricard s’investit avec une rigueur et une intensité remarquables, décuplées par l’efficacité de la mise en scène dépouillée de Brigitte Haentjens. Urgence, acuité, souffle puissant: voilà un spectacle et un personnage qui ne nous lâcheront plus.