Richard Maxwell : Sur un air de country
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Richard Maxwell : Sur un air de country

Dix ans après House, Richard Maxwell et les New York City Players reviennent au FTA avec Neutral Hero. Entrevue avec l’enfant prodige du théâtre new-yorkais.

Neutral hero, héros neutre. Tout le travail que Richard Maxwell, à la fois auteur, metteur en scène et musicien, a voulu réaliser dans ce spectacle est contenu dans cet oxymoron qu’est le titre. L’idée de neutralité préoccupe l’artiste et influence son travail depuis longtemps. "Qu’est-ce qui est neutre et qu’est-ce qui ne l’est pas? Peut-on marcher, parler, se tenir debout, s’asseoir sans qu’il soit possible d’ajouter un adjectif qualifiant le verbe? Cette idée de neutralité préside à tout dans le spectacle, de l’écriture au jeu, en passant par les costumes. C’est un défi intéressant, et je ne sais pas si on y arrive. C’est une expérience subjective, selon la personne qui regarde, et cela fait partie de l’objectif."

Pour explorer le concept du "héros", Maxwell est parti du paradigme selon lequel tous les mythes, quels que soient leur époque et leur lieu d’origine, racontent la même histoire, et tous les héros présentent des caractéristiques communes. "La structure du spectacle est calquée sur le livre Le héros aux mille et un visages, de Joseph Campbell", précise Maxwell. Dans cet essai, le célèbre mythologue américain décrit le schéma universel du voyage du héros, depuis l’appel à l’aventure jusqu’au retour au pays, en passant par une série d’épreuves qui lui permettent de mieux se connaître lui-même. Le metteur en scène n’est d’ailleurs pas le seul à avoir été inspiré par Campbell: George Lucas affirme avoir écrit Star Wars avec le livre sur sa table de chevet.

Réel mais pas réaliste

Du spectacle lui-même, pas facile de savoir grand-chose, sinon que 12 comédiens incarnent des gens ordinaires du Middle West, et racontent leur vie quotidienne en chantant des airs country composés par Maxwell. Héros, vous dites? On n’aura pas plus de détails, mais le spectacle semble bel et bien s’inscrire dans la lignée de ce que Maxwell a l’habitude d’offrir: un théâtre du réel très loin du réalisme.

"Je refuse de demander aux acteurs de prétendre qu’ils sont quelqu’un d’autre, explique-t-il. Mes choix de direction sont fondés sur mon expérience de spectateur et j’aime me faire ma propre idée de ce que je vois sur scène. Mon but est donc de permettre aux spectateurs de ressentir ce qu’ils veulent; ils ont plus de latitude que dans d’autres spectacles."

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