Hockeytown : Pas besoin de savoir patiner
Scène

Hockeytown : Pas besoin de savoir patiner

Étrangement, le hockey n’occupe pas toute la glace dans Hockeytown. Toile de fond, notre sport national devient un prétexte rassembleur pour s’évader des problèmes du quotidien.

Bien évidemment, le hockey est le point de départ de la pièce qui sera à l’affiche tout l’été au Théâtre des Marguerites. Pourtant, la création originale, écrite et mise en scène par Jean-Guy Legault, s’attarde davantage sur le quotidien de quatre animateurs sportifs enflammés (Denis Houle, Louis-Olivier Mauffette, Blaise Tardif, Jean-Marc Dalphond) qui se passionnent pour la rondelle.

Depuis les dernières années, au Québec, les commentateurs sportifs ont été élevés au rang de célébrités. "Ça me fascine de voir que ces gens-là sont devenus de vraies vedettes. Mais ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on ne voit pas à la télé. Qui sont-ils?" se questionne l’auteur, qui avait depuis longtemps l’idée de cette pièce en tête.

"Le hockey permet de rallier tout le monde, que tu aies un doctorat ou un secondaire 1. C’est comme une amitié forcée. Des gens qui ne viennent pas du même milieu, de la même région et qui ne partagent pas les mêmes points de vue s’unissent autour de cette chose un peu futile qu’est le sport", définit-il.

Si le public peut s’attendre à rire un bon coup, il doit aussi savoir que le metteur en scène n’est pas amateur de comédies "claquage de portes". "C’est du théâtre d’été, mais un peu plus conventionnel", souligne celui qui trouve son quatuor de comédiens crédible et percutant.

Naturellement, les références au hockey se multiplient et les vrais fans retrouveront dans les personnages les Dany Dubé, Ron Fournier et autres étoiles de CKAC. Pour Jean-Guy Legault, Hockeytown, c’est "un bonbon pour les connaisseurs, mais ça permet aussi aux autres de découvrir tout un univers. Pas besoin de savoir patiner pour aimer la pièce; ça reste un show de théâtre".

D’ailleurs, le comédien Louis-Olivier Mauffette avoue n’avoir jamais joué dans une ligue. "Mais je suis vraiment fan, j’ai toujours aimé le sport en général", affirme-t-il. Sur scène, les comédiens doivent être en totale symbiose. "C’est ça le truc dans cette pièce. On doit être complètement connectés, parce que ça va vite. Comme dans une équipe de hockey."

Il y va d’une autre analogie sportive: "Les dialogues d’Hockeytown, c’est comme du ping-pong. C’est beaucoup de travail mais ça va bien. L’énergie existe déjà", se réjouit-il, à quelques jours du "premier match".

MORDRE A L’HAMEÇON

Jean-Guy Legault ne s’en cache pas; il espère que la thématique de sa pièce devienne en quelque sorte un leurre pour les spectateurs: "Ce serait le fun que ça change la dynamique habituelle, et que ce soit les gars qui sortent leur blonde au théâtre", imagine celui qui aimerait aussi attirer un public plus jeune. "Le hockey, c’est tellement ancré dans notre bas de laine québécois. C’est une pièce énergique, une pièce québécoise, qui parle de nous et qui est pour nous."

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