La sainte paix : Le roi de la comédie
Musique

La sainte paix : Le roi de la comédie

Gilles Latulippe réclame La sainte paix. Qu’à cela ne tienne, téléphonons-lui.

Ce n’est pas un rêve. Gilles Latulippe, le roi de la comédie, me vouvoie au bout du fil. Émotion. Si vous saviez, cher Symphorien (vous permettez que je vous appelle Symphorien?), à quel point je chéris vos recueils de blagues.

Vous reprenez donc cet été La sainte paix, un classique de votre répertoire. Un curé, des filles de joie, un coureur de jupons, sur la scène d’une église désaffectée par-dessus le marché, n’est-ce pas délicat? "Si on dit des insanités, bien sûr qu’il y a des gens d’un certain âge qui ne le prendront pas. Moi, je ne choque pas les croyances. C’est une parodie, juste des gags, vous savez."

Juste des gags, trêve de fausse modestie, s’il vous plaît. Elles ne doivent quand même pas s’être écrites entre deux visites chez la belle-mère, vos pièces. "Je me rappelle m’être enfermé l’été dans des bibliothèques à New York, d’avoir sorti je ne sais plus combien de livres de la collection Billy Rose [les archives des arts de la scène américains] pour chercher l’inspiration. C’est terrible d’avoir à pondre chaque jour. Ça se fait seulement si on aime son métier."

Au fait, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais j’ai été saisi, il y a deux ans, de voir votre vieux complice Roger Giguère s’adresser directement à la foule. Vous avez mis votre troupe au parfum de cette chose que l’on nomme le quatrième mur? "Dans le burlesque, ça n’existe pas, le quatrième mur, monsieur. Il y a une relation entre l’acteur et le spectateur. Ça nous différencie du théâtre conventionnel." Ben oui, je le savais…