Les 7 doigts de la main : Point de bascule
Scène

Les 7 doigts de la main : Point de bascule

Les 7 doigts de la main renouvellent leur carte blanche à Montréal complètement cirque en présentant Cabaret 2011, une nouvelle mouture aussi trompeuse qu’imprévisible.

Un festival d’envergure (Montréal complètement cirque), un lieu de répétition (TOHU) et trois semaines pour produire une nouvelle création. Après la première édition de Cabaret en 2010, le collectif montréalais Les 7 doigts de la main se voit offrir une seconde carte blanche, cette fois signée par les deux doigts de la main Isabelle Chassé et Sébastien Soldevila.

À l’exception de la musique jazz, ici portée par la chanteuse Cyrille Aimée et le pianiste Assaf Glizner, cette mouture n’a "rien à voir" avec l’édition précédente, soutient Sébastien Soldevila. "On y est allés à fond dans le cliché cabaret du Chicago des années 30 avec la boîte de nuit, les gangsters, les clients élégants qui fument avec des porte-cigarettes, les tables rondes et chaises en bois…" Or, cet univers bascule pour dévoiler une autre réalité, les auteurs s’étant amusés au jeu de la déconstruction… "Dans la première partie, on installe quelques pièces de puzzle, des indices qui trouveront peut-être écho dans la deuxième partie", laisse planer le metteur en scène en bon cultivateur de mystère, révélant tout de même que le spectateur découvre rapidement l’envers du décor d’un spectacle dirigé par un metteur en scène exécrable (qu’il incarne).

Au milieu du chahut, évoluent l’artiste circassienne Krin Haglund (Rain du Cirque Éloize, La vie) en MC "à la Liza Minnelli" ainsi que huit diplômés de l’École nationale de cirque avec lesquels la compagnie a déjà travaillé. "On aime utiliser des artistes avec des personnalités définies, qui ont de vraies couleurs. On n’aime pas les gens fades!" badine Soldevila qui a souhaité explorer de nouvelles avenues avec ses jeunes recrues qui s’exécuteront notamment au cerceau, au main à main, au tissu aérien, à la jonglerie avec des boîtes. "Je pense à Devin (Hendersen) qui avait fait un numéro de clown à l’École de cirque et qu’on retrouve ici dans le rôle d’un musicien qui se fait refouler constamment."

"Pour nous, le cirque devient inintéressant s’il n’y a pas une émotion ou une intention sous-jacente. Avec les artistes, on travaille donc l’intention de chaque numéro, puis des liens se forment naturellement. Dans le cadre de cette création, il a fallu tout faire sur la testostérone, sur les stéroïdes! Mais ça a du bon de travailler dans l’urgence puisqu’on avance plus vite!" termine le metteur en scène.