Cirque Alfonse : Toucher du bois
Scène

Cirque Alfonse : Toucher du bois

Avec Timber!, le Cirque Alfonse poursuit son exploration d’un cirque contemporain-trad en proposant un spectacle multidisciplinaire ayant pour cadre (de bois!) un camp de bûcherons.

Après avoir présenté à quelques reprises leur première création La brunante (2006) qui renouait avec la tradition des soirées d’antan, les circassiens et musiciens du Cirque Alfonse se retrouvent dans l’univers des bûcheurs de bois.

Pour créer Timber!, le "clan" tricoté serré s’est réuni à la maison familiale de Saint-Alphonse-Rodriguez, transformant une grange en lieu de répétition. Confiné dans un espace clos, le collectif y a partagé le même toit pendant six semaines. "Parfois, on était 14 autour de la table! On y dormait, mangeait, travaillait. C’était comme si la vie n’était pas séparée du travail, et vice versa", relate Alain Francoeur, qui signe la mise en scène.

Cette proximité a mené à un spectacle à l’esthétique brute où les thèmes de la cohabitation s’articulent autour d’une table, un poêle et une bécosse. "On a rejeté tout ce qui est gréement de cirque pour travailler avec des éléments relatifs au camp de bûcherons. Ça donne une facture unique puisqu’il n’y a rien de faux sur scène, tout est vrai et à haut risque", résume le metteur en scène. Ainsi, une roue de charrette remplace la roue Cyr, un arbre sert à un numéro de barre "rustre", des bûches servent au main à main, des haches, à un numéro de jonglerie… "Le spectacle juxtapose des scènes théâtrales, dansées ou carrément musicales, mais on bascule toujours dans une trame impressionniste qui part du réel pour aller vers une poésie ou une abstraction."

Cirque familial

Fondé en 2005, le Cirque Alfonse a pour noyau central Geneviève Gauthier et Antoine Carabinier-Lépine, circassiens, la soeur Julie Carabinier-Lépine, interprète de danse contemporaine, et le père Alain Carabinier, poseur de papier peint, qui suit sa progéniture dans sa vie tumultueuse. "C’est un personnage en soi: à 65 ans, il est l’aîné du groupe, mais il est aussi le plus petit! Il est Suisse, a une grande gueule… il est devenu l’élément clownesque du spectacle. En même temps, il est touchant à mourir. Et c’est beau de voir le rapport qu’il a avec ces jeunes casse-gueules!"

Se sont greffés au cercle, des amis circassiens, musiciens et concepteurs ayant tous pour objectif de renouer avec les racines du folklore québécois. "Travailler avec la famille Carabinier, c’est aussi perpétuer une pure tradition de cirque familial itinérant, remarque Alain Francoeur. Dans une scène de Timber!, on retrouve les trois générations sur la scène avec le père, le fils, la soeur, son conjoint, et on essaie même d’y intégrer bébé Arthur."