Adieu beauté : Belle de jour
Des terroristes loufoques kidnappent une Miss Laval incrédule, au grand plaisir d’un public ottavien hilare. La grotesque une d’un tabloïd? La prémisse d’une pièce relevée, plutôt!
Forte de l’expérience de la pièce Autopsies de biscuits chinois, présentée en coproduction avec le Théâtre du Trillium en avril dernier, l’équipe du Théâtre Belvédère brave la chaleur accablante de la saison estivale afin de proposer un rafraîchissement des plus sucrés. Avec Adieu beauté, la comédie des horreurs, la jeune compagnie s’attaque à un texte de François Archambault ayant fait ses preuves sur le circuit provincial.
Rencontrée au lendemain d’un premier enchaînement jugé fort satisfaisant, la directrice artistique, Caroline Yergeau, a démontré un enthousiasme palpable envers le défi de taille que représente le projet. En effet, s’il est peu fréquent qu’une pièce francophone tienne l’affiche d’un théâtre de la région alors que l’été bat son plein, l’artiste évoque l’importance de proposer aux amateurs du coin une offre plus imposante et diversifiée entre les saisons régulières. "Bien qu’Adieu beauté soit un projet unique, nous serons sensibles à la réaction du public, question d’évaluer la demande pour d’autres initiatives dans cette branche", confie-t-elle.
Adieu beauté flirte avec le burlesque dans la définition de ses personnages plus grands que nature. "Il s’agit de caricatures, de métaphores pour les personnalités qu’ils incarnent", indique Caroline Yergeau, qui a choisi de s’entourer d’une équipe énergique et enthousiaste avec laquelle les répétitions ne sont pas de tout repos. "Nous nous amusons à pousser les limites, à aller trop loin afin de mieux resserrer le jeu en conséquence", explique-t-elle.
En rupture avec le caractère désopilant des personnages, le sous-texte de la pièce propose une réflexion sincère sur la prépondérance hégémonique de l’obsession de la beauté. Ainsi, sous son élégant masque de comédie légère, Adieu beauté nargue le culte du plastique. D’ailleurs, la directrice artistique signale que le choix de cette pièce a été influencé par un désir d’ancrer les productions du Théâtre Belvédère sur un terrain résolument contemporain. "Même en été, on peut réfléchir sur les enjeux sociaux. Mais pourquoi ne pas le faire en riant?" conclut-elle.