Boire, fumer et conduire vite : Une pièce française
Dans Boire, fumer et conduire vite, trois bons bougres se retrouvent en prison et font l’apologie des petits vices face à leur angélique avocate.
En amorce de la pièce Boire, fumer et conduire vite, un Parisien joyeusement bourré – mais bien sapé – qui répond au nom de Greg (Christian Vadim, véritable diable à ressorts) est jeté en prison. Voilà qui peut faire penser à Un roman français, cette autobiographie dans laquelle Frédéric Beigbeder se retrouve en garde à vue, seul face à ses souvenirs, après avoir commis un délit mineur.
Greg a plus de chance car deux autres bougres en costard se joignent à son délire au coeur d’un sobre décor: Marc (David Brécourt, qui joue l’archétype du Français chiant), pour avoir fumé dans un endroit public, et Simon (Alexandre Brasseur, en playboy qui grimpe dans les rideaux), pour excès de vitesse. Ensemble, au lieu d’entamer une démarche de rédemption, ils remettent en question la légitimité de leur arrestation, et l’arrivée de leur avocate (Marie Fugain, tiède) ne fait qu’accentuer la portée de leur apologie des petits vices. Avec humour, le trio fait un plaidoyer contre les interdits… jusqu’à un imprévisible rebondissement.
Pas nécessaire d’être francophile pour apprécier (et bien comprendre) cette pièce écrite par Philippe Lellouche (et adaptée pour le Québec grâce à quelques gags simplistes). Mise en scène par Marion Sarraut, Boire, fumer et conduire vite est une comédie bien orchestrée, avec des dialogues rythmés, mais reposant malheureusement sur un débat d’une société qui n’est pas la nôtre.
Une version bleu-blanc-rouge du théâtre d’été.
À voir si vous aimez /
Un roman français de Frédéric Beigbeder, les plaidoyers, les enfants de stars