Fabien Cloutier : Tenir paroles
Le CEAD nous convie à ses troisièmes Dramaturgies en dialogue, une série de lectures publiques et d’échanges entre dramaturges d’ici et d’ailleurs. Fabien Cloutier y présente sa dernière oeuvre.
L’Argentine est à l’honneur en cette troisième édition qui se tient ces jours-ci entre les murs du Théâtre de Quat’Sous. Outre les auteurs étrangers, des figures importantes de la dramaturgie argentine actuelle – dont Mariano Pensotti (La marea, FTA 2008) -, le programme compte des dramaturges d’ici aux univers contrastés, en pleine ascension ou confirmés, qui ont en commun de bousculer les idées. Parmi eux, Lise Vaillancourt, Sébastien Harrisson, Jennifer Tremblay – avec Le carrousel, une suite de La liste – et Fabien Cloutier.
Billy (Les jours de hurlement), auréolée du prix Gratien-Gélinas 2011, est une des pièces au programme. Après deux solos remarqués (Scotstown, Cranbourne), Fabien Cloutier propose cette fois une fable à trois comédiens qui traite de notre propension à l’immobilisme, dans la langue crue qu’on lui connaît, une commande du Théâtre du Grand Jour. "Rapidement, on a décidé qu’il ne fallait pas que je sois sur scène. On veut montrer que ma dramaturgie peut vivre sans moi. Cela me permet aussi de sortir de ce que je fais d’habitude." La pièce sera ensuite créée à La Licorne en avril, où il entame une résidence d’écriture.
Pour Cloutier, qui a aussi participé au Jamais lu ce printemps, la lecture publique permet de travailler le texte avec des comédiens avant l’étape de la création. "C’est pas juste un encan de textes où les comédiens viennent dire… L’auteur a la possibilité d’un autre regard sur son oeuvre, et ça lui laisse le temps de réajuster des choses. Moi, je réagis à chaud."
L’auteur dans sa société
Après la lecture de Billy, il y aura une discussion entre l’auteur et Annick Lefebvre, autre dramaturge de cette édition. "Elle aussi défend une langue et la présence de l’auteur dans sa société. Je pense que, comme moi, elle a besoin de mettre le monde sur scène, d’entendre les conversations."
Dramaturgies en dialogue propose aussi des rencontres, des tables rondes et un séminaire, "Générations: les mères artistiques". On y abordera l’intéressante question de la filiation artistique au féminin.
De nombreux comédiens prêtent leur talent aux auteurs invités, notamment Jean-François Casabonne, Maxime Denommée et Sylvie Drapeau.