Chi of Shaolin: Tale of the Dragon est une création mise en scène par Yan Yan Zhao, célèbre acrobate chinoise qui a travaillé avec le Cirque du Soleil et possède désormais sa compagnie de production à Las Vegas. La TOHU l’avait accueillie en 2007 avec Jungua, qui mettait déjà en vedette des moines Shaolin, héritiers d’une tradition millénaire d’arts martiaux. Pour cette production, les moines partagent la scène avec des acrobates féminines qui marient l’art circassien à des danses chinoises.
Cette fois, Mme Zhao a voulu aller plus loin en intégrant une trame narrative à son nouveau spectacle. "Jungua était très simple et je voulais cette fois raconter une histoire. Je me suis inspirée de divers films d’arts martiaux pour intégrer des numéros de kung-fu et d’acrobaties à une histoire qui interpellerait les gens", explique-t-elle. Chi of Shaolin suit le parcours d’un jeune voleur accueilli chez les moines Shaolin où il entreprendra l’apprentissage du Chi Kong, technique de rééquilibrage corporel pratiquée par les moines depuis 2000 ans. À l’école des arts martiaux, le voleur vit aussi un voyage intérieur jusqu’à la rédemption de ses crimes.
Pour relever le défi, Mme Zhao a fait appel à Guy Caron, fondateur de l’École nationale de cirque et tout premier directeur artistique du Cirque du Soleil. Les deux artistes ont une complicité de longue date: en 1987, Caron décernait une médaille d’or à Mme Zhao dans le cadre d’un concours où il siégeait au jury. Il a ensuite fait appel à l’artiste pour des créations du Cirque du Soleil. "Travailler au Cirque du Soleil a vraiment ouvert mes yeux sur les possibilités du cirque et m’a donné beaucoup d’idées", explique celle qui a appris l’acrobatie sur vélo à 4 ans, issue d’une famille de quatre générations d’acrobates.
En 2010, Guy Caron s’est donc rendu quelques mois à Pékin où le spectacle a été créé pour donner ses conseils comme directeur artistique. "J’ai travaillé de près avec Yan Yan et les chorégraphes de numéros d’art martiaux pour aider les liaisons entre les tableaux, explique M. Caron. Nous avons aussi intégré des éléments authentiques de la culture chinoise. Par exemple, le jeune personnage va faire du tai-chi avec les moines le matin, comme le veut la coutume en Chine. Yan Yan a aussi ajouté de très beaux numéros de danse chinoise traditionnelle." La tradition circassienne ancestrale de Chine est donc mise à profit d’une production hybride qui promet des prouesses spectaculaires.