Martin Kusch et Marie-Claude Poulin : Bienvenue dans le sensorium!
Scène

Martin Kusch et Marie-Claude Poulin : Bienvenue dans le sensorium!

Martin Kusch et Marie-Claude Poulin inaugurent le théâtre immersif de la Satosphère avec Intérieur. Un étonnant spectacle où images, sons, mouvements et plaisirs gustatifs se marient pour chambarder nos sens.

Fondé il y a plus de 10 ans, kondition pluriel réunit la chorégraphe-performeuse Marie-Claude Poulin et l’artiste visuel et médiatique Martin Kusch qui peaufinent un langage où la danse et les technologies se conjuguent pour renouveler l’expérience du public des arts de la scène. Jamais n’ont-ils été à la plus fine pointe des recherches en la matière qu’au moment d’inaugurer la Satosphère, dôme panoramique offrant une surface de projection de 360º pour une immersion totale du spectateur.

"Il existe quelques petits dômes ailleurs dans le monde, mais celui de Montréal est le premier lié à l’expérimentation artistique, indique Kusch. C’est une situation pour laquelle il existe encore très peu de références; le langage est à découvrir et à développer."

Grands spécialistes de l’interactivité, les deux créateurs ont dû pourtant choisir une forme de représentation plus "classique" pour contrôler tous les paramètres de l’oeuvre et s’assurer d’obtenir tous les effets et résultats escomptés dans la Satosphère quand elle serait finalisée, le 8 octobre.

Suivant un storyboard très précis, Intérieur plonge le spectateur dans l’univers mental d’une femme incarnée par Poulin et son double, Emma Waltraud Howes, qui glisse dans une psychose illustrée par les images 3D de Malte Niedringhaus et Franz Schubert. Sources d’inspiration: le cinéma de Roman Polanski et David Lynch, le théâtre de Sarah Kane et l’imagerie de l’artiste visuelle Valie Export.

"J’ai fait un an et demi de recherche en studio pour voir ce que j’avais envie d’incorporer. Ce qui est nouveau, c’est le travail sur la voix, précise Poulin. L’idée est venue du défi des multiples stimulations dans cet environnement immersif et de la liberté qu’il faut laisser au spectateur pour se déplacer et regarder où il veut. On peut donc suivre le personnage par ses manifestations vocales même si on ne le voit pas."

Il a fallu aussi trouver comment équilibrer l’ensemble pour ne pas saturer le cerveau du visiteur, que l’altération de ses perceptions reste une expérience agréable et qu’il puisse aussi jouir pleinement des mets qui lui seront donnés à déguster par 13 performeurs-serveurs pendant les deux heures que dure ce singulier voyage mental. Un rendez-vous très attendu.