Sous l'oreiller. L'aquarium de la nuit : Apnée du sommeil
Scène

Sous l’oreiller. L’aquarium de la nuit : Apnée du sommeil

Patrick Quintal revêt son pyjama des grands soirs pour Sous l’oreiller. L’aquarium de la nuit, une rêverie théâtrale qui nous transporte dans un univers de possibles.

En 2009, le Théâtre du Double Signe invitait les noctambules à suivre son directeur artistique, Patrick Quintal, Sous l’oreiller. Dans ce qui était un laboratoire de création, le comédien-dramaturge visitait ses rêves par une "écriture en pyjama", la rédaction se faisant juste avant que Morphée tende ses bras. Sur scène, par différents tableaux sonores devenus objets théâtraux, l’onirique exercice transposait l’univers poétique et fantaisiste où on bascule la nuit venue.

Deux ans plus tard, après une exploration tant de la forme que du contenu (la pièce compte quelques nouveaux textes), Sous l’oreiller revient d’une manière officielle et se dote cette fois d’un sous-titre évocateur: L’aquarium de la nuit. "La forme en tableaux est restée, mais on a voulu trouver une fluidité malgré les associations un peu étranges qu’il peut y avoir dans les rêves, indique Quintal. Il a fallu trouver des éléments de réponse entre les tableaux pour éviter les scissures." Le fil conducteur peut ressembler à celui qui guide Alice au pays des merveilles. "Je débute en disant "Mon oreiller dort, mais pas moi", et à la fin de ce texte, je dis "Pendant que mon oreiller dort, je vais aller voir ce qui se cache dessous". Telle Alice qui tombe dans un trou, je plonge."

Sous l’oreiller ne propose donc pas une, mais plusieurs histoires contées de différentes manières. "Il y a des textes que je faisais à la troisième personne du singulier que je fais maintenant au je. Je me les approprie davantage, mais le style narratif demeure celui du rêveur. Quand il y a une trappe qui s’ouvre, on entre dedans et on passe à autre chose. Les éléments flottent, et parfois une vague nous emporte vers un nouvel univers."

Il y a du Alice au pays des merveilles là-dedans, mais on se trouve bel et bien dans L’aquarium de la nuit. "Ça avait été un guide pour moi à l’époque. Ça vient de Victor Hugo, de son roman Les travailleurs de la mer. À nouveau, ce fut l’inspiration pour la relecture."

DORMIR SEUL

C’est de bon coeur que Patrick Quintal enfile son pyjama de scène à nouveau. "Il y a un aspect ludique dans ce spectacle qui me plaît beaucoup." Il est peut-être seul sur scène, mais la musique de Jacques Jobin l’accompagne, ainsi que les bons conseils de son équipe de concepteurs (Laurent Bolduc-Laventure, Michel Charbonneau, Lilie Bergeron et Pascale Tremblay).

Et si le décor de la chambre du rêveur n’a pas vraiment changé, la relation d’intimité avec le public a été repensée. "On a songé à asseoir les gens sur scène avec moi, mais techniquement, ce n’était pas possible. On va donc tenter de me surélever, de me rapprocher du public, qui ne sera pas dans la chambre, mais dans l’aquarium avec moi."