Alain Lamontagne : La légende de l’Ouest

Cette nouvelle Ruée vers l’Ouest s’inspire du conte La vache morte du canyon de Jacques Ferron, qui relate le voyage de François Laterrière, fils de Trompe-Souris, parti prendre femme et terre en Alberta. "Ce que j’ai aimé de ce conte, c’est l’exil, confie le Montréalais qui affiche plus de 35 printemps à titre de conteur. Il y a eu une époque où les Canadiens français ont été obligés de quitter leurs terres natales. Cet aspect, entremêlé au surréalisme du conte, me plaît particulièrement. J’ai toujours placé l’oralité entre la littérature et le cinéma: lorsque je vois des images, je les transpose en musique."

Ainsi, tout au long du récit, Lamontagne, podorythmiste et harmoniciste, s’époumone et tape du pied au gré des méandres de cette singulière histoire, évoquant tour à tour moyens de transport, animaux, paysages, atmosphères. "On dit souvent que la musique vaut mille mots. La musique que je crée permet de poursuivre le récit, de le mener là où les mots ne vont pas."

"Ma mère m’a toujours dit: "On ne parle pas la bouche pleine"", évoque-t-il en faisant allusion aux pauses qu’il prend pour bâtir ces ponts musicaux. "C’est toujours comme ça que j’ai fonctionné, autant pour que les gens puissent saisir le poids des mots que pour leur faire digérer la musique."