Michel Barrette : La fin de la journée
Scène

Michel Barrette : La fin de la journée

Michel Barrette raconte pour la dernière fois Une drôle de journée ce week-end au Vieux Clocher de Magog. L’occasion était tout indiquée pour lui passer un coup de fil.

Voir: On vous accole souvent l’étiquette de conteur. En quoi votre approche de la scène se distingue-t-elle de celle de la majorité des humoristes?

Michel Barrette: "C’est d’abord et avant tout un humour d’anecdotes. Déjà, à l’école, j’avais rapidement trouvé le moyen de formuler les histoires de manière à faire rire mes camarades. La moindre débarque en bicyclette devenait une histoire abracadabrante. Ma manière ressemble beaucoup à celle de Jean-Marc Parent. C’est peut-être parce qu’on a eu le même genre d’enfance, dans le même genre de milieu. […] Il y a quelques semaines, je participais à une soirée d’humour à Québec et j’ai constaté en quoi mon approche est différente. La plupart des autres invités partaient de l’actualité ou de la rivalité entre Montréal et Québec. Moi, j’ai parlé de mon nouvel appartement dans le Vieux-Québec. Au début, ce n’était pas drôle, j’expliquais pourquoi j’aime Québec, mais après, j’ai raconté mon déménagement qui, ô malheur, s’est déroulé le jour du show de Metallica. Ça a pris trois heures au camion pour se rendre! Il y avait des centaines de milliers de metalliqueux partout. Mon divan a surfé sur la foule dans la rue!"

Dans À l’origine d’un cri, troublant film de Robin Aubert, vous vous plongez dans un profond état de vulnérabilité. Une scène comme celle de l’allaitement a dû être particulièrement difficile à tourner…

"Robin n’était même pas sûr de la garder au montage. Il a dit: "Essayons-la et on décidera ensuite." Quand on l’a vue, on a trouvé ça tellement beau… On marchait sur un fil très mince, ça aurait pu être inacceptable ou ridicule, mais non, parce que cet homme-là, qui souffre, redevient d’une certaine façon un enfant."

Jouer le chum de Julie Le Breton, comme vous le faites dans Le bonheur des autres de Jean-Philippe Pearson, c’est agréable ou très agréable?

"(Rires) J’ai quelques amis qui ont réagi comme toi. Mais, je te fais une confidence, Julie, ce n’est pas le genre de fille vers qui j’irais spontanément dans un bar. Comprends-moi bien, elle est super belle et super gentille, mais je n’étais pas gaga. D’une certaine façon, ça rend le travail plus facile. C’est moins dangereux de tomber dans des zones troubles."