Émergences chorégraphiques 2011 : Dompter la bête intérieure
Scène

Émergences chorégraphiques 2011 : Dompter la bête intérieure

Propulsée par La Rotonde, Maryse Damecour accède aux ligues majeures de la danse made in Québec le temps de présenter STAG 2. Un duo tout en contrastes entre grâce et rudesse, féminité et puissance.

Bachelière en sociologie, Maryse Damecour s’est tournée vers la danse pour explorer la construction identitaire de manière plus globale en utilisant l’expression corporelle. Elle se sert ainsi de la danse pour exposer notre animalité et le masque que l’on se crée pour la camoufler.

Intriguée par la synergologie (le langage non verbal) sans que ce soit l’influence principale de sa gestuelle, Damecour avait envie de mettre en scène tous les tiraillements émotifs qu’on tente de dissimuler. "Mon idéal esthétique se résume à présenter un corps sculpté par les mouvements internes pour que la peau montre le résultat de ça", explique la chorégraphe, aussi interprète à ses heures.

Maryse Damecour porte les deux chapeaux dans STAG 2 en dansant aux côtés de Fabien Piché, qui détonne par son interprétation très musculaire. L’effet de contraste avec le lyrisme des mouvements de Damecour est frappant, comme si les deux danseurs n’exécutaient pas les mêmes gestes.

Pourquoi avoir choisi STAG 2 comme titre? "Stag, c’est le mot anglais pour "biche", un animal auquel je m’identifie beaucoup, entre autres en raison de son long cou. Je me disais que si j’étais un animal, je serais une biche. C’est mon animal intérieur, si tu veux", relate Damecour, en toute cohérence.

La chorégraphie sera mise en musique sur la Stabat Mater de Pergolesi, entremêlée aux ambiances sonores de Marilou Lavoie et au bruit d’un projecteur de diapositives pour évoquer la nostalgie. Résultat? Une pièce à la fois subtile, touchante et organique, pour reprendre les mots de Lydia Wagerer, mentore de Maryse Damecour, mais aussi des cinq autres chorégraphes choisis par Première Ovation pour sortir leur travail d’un quasi-anonymat dans le cadre d’Émergences chorégraphiques.

Une carte de visite de 10 minutes pour Damecour, qui devrait lui donner l’élan nécessaire pour mettre au monde une production plus longue. Une nouvelle création qui, espère-t-elle, pourrait possiblement être présentée à la saison 2012-2013 de La Rotonde.