Dralion : Sans filet
Le Cirque du Soleil présentera en début d’année son spectacle Dralion, avec entre autres l’artiste de Québec Marie-Ève Bisson.
L’ancienne gymnaste, qui travaille avec le Cirque du Soleil depuis plus de 10 ans, a eu le bonheur de voir son numéro de cerceau aérien incorporé de façon définitive au spectacle qui parcourt maintenant les arénas du monde. Pour certaines productions phares du Cirque comme Alegría et Quidam, cette tournée des amphithéâtres est une façon d’obtenir une seconde vie après avoir parcouru le globe et ce qu’il porte de villes suffisamment grandes pour accueillir le célèbre chapiteau jaune et bleu.
Dralion, premier spectacle après le départ du metteur en scène Franco Dragone, s’annonçait sous le signe du changement. Pour Alison Crawford, directrice artistique de la nouvelle tournée, la production puisait à de nouvelles sources son inspiration: "C’est une fusion entre l’Est et l’Ouest, et ça apporte une autre énergie, une autre façon de montrer le cirque. Aussi, le sentiment de joie y est omniprésent, il y a les clowns, les feux d’artifice, ça explose. Dans le bon sens de l’expression, c’est un spectacle in your face."
La mise en scène, qui mélange sonorités d’Europe centrale et d’Andalousie et costumes aux inspirations indiennes et africaines, offrira en alternance des numéros agités de trampoline mural ou de cordes à sauter et d’autres plus fixes, tels l’équilibre sur cannes et le pas de deux aérien, avec pour thème central les quatre éléments. En fait de dépaysement, la troupe contient aussi beaucoup d’artistes chinois qui, comme le précise Marie-Ève Bisson, "sont arrivés avec leur culture, leur façon de travailler, leur technique et leurs appareils de cirque".
Fidèle à son habitude, la compagnie fait appel à des artistes au sommet de leur art. Ceux qui ont vu le documentaire Sans filet présenté sur la chaîne ARTV ont pu découvrir l’arrière-scène d’une machine bien huilée et ressentir la pression énorme qui pèse sur les artistes. Marie-Ève Bisson, qui se balancera sur un cerceau à 30 pieds du sol sans harnais ni filet, tient toutefois à préciser que cette pression n’a rien d’inique. "Les entraînements sont toujours très assidus, intenses. Mais en tant qu’artistes, on veut toujours améliorer notre art, on veut toujours pousser plus loin. Le Cirque du Soleil, c’est une belle compagnie qui nous permet ça."
Le travail et l’acharnement de la troupe à exploiter le plein potentiel de ses artisans, à assurer la transition de l’athlète à l’artiste, ne sont sans doute pas pour peu dans son succès. "Souvent, les membres de la troupe sont d’anciens athlètes de sports de compétition et portent déjà le désir d’aller chercher le meilleur. Au Cirque, on va plus loin que la technique; on nous pousse dans l’interprétation, le personnage. Et ce que le travail fait ressortir, c’est ce qui est en nous. Ça nous déstabilise sans doute un peu, mais c’est de cette façon qu’on arrive, au bout du compte, à faire sortir les émotions."