Paroles du bout de moi : Vu à la Maison des arts et de la culture de Brompton
Scène

Paroles du bout de moi : Vu à la Maison des arts et de la culture de Brompton

Il s’agissait d’un test.

Gonzalo Vilches-Cabrera semble vouloir faire du théâtre comme d’autres font du rock. Sachant pertinemment que Paroles du bout de moi, sa mise en scène des textes autrefois slamés de David Goudreault, ne constituait pas un spectacle abouti (il l’a avoué publiquement après le tomber de rideau), il n’a pas hésité à le présenter à la foule de la Maison des arts et de la culture de Brompton, quitte à faire des ajustements ensuite. Saluons son courage.

Il est vrai que Paroles du bout de moi relève davantage de l’esquisse. Si les mots de Goudreault constituent une excellente matière première, le metteur en scène n’a pas su se l’approprier. L’ex-slameur étant le pilier du spectacle, il est demeuré son plus fidèle porte-voix; il fut le seul capable de témoigner de la gravité et de l’humour acerbe présents entre les lignes de ses textes. Les meilleurs moments du spectacle étaient ceux où il scandait ses mots à sa façon. Le maquillage et les draperies n’apportaient malheureusement aucune plus-value. Soulignons tout de même le jeu de Guillaume Lirette-Gélinas, qui – sous son masque de chaman – a su insuffler un peu de théâtralité à l’ensemble.

Si Goudreault n’avait pas été dans la basse-cour, peut-être que Vilches-Cabrera se serait permis une relecture davantage vivifiante. Chose certaine, le metteur en scène doit apprendre à imposer sa vision, et à mettre de l’avant le symbolisme qui caractérise son univers de création. Continuons de suivre son travail.