Peter MacLeod : Peter Pan MacLeod
Comme Peter Pan, l’humoriste Peter MacLeod refuse de vieillir. Ou plutôt, il refuse de devenir un vieux con. Au risque de demeurer un ado attardé? Peut-être pas.
Sagesse reportée
, le nouveau spectacle de Peter MacLeod, roule depuis quelques semaines partout en province. Est-ce que le mauvais garçon chouchou des Québécois, qui devrait atteindre le cap du million de billets vendus au terme de cette tournée, est nostalgique de sa belle jeunesse au point d’en faire une fixation, et même un spectacle? "Au contraire, vieillir a ses avantages! Mais ce que je remarque, c’est que lorsque tu atteins la quarantaine, les autres te jugent si tu n’entres pas dans le moule, comme si tu ne pouvais pas rester toi-même." Pas d’épouse, d’enfants ni de minifourgonnette pour Peter, qui préfère pour l’instant s’envoyer en l’air à bord de son hydravion en compagnie de son bouledogue américain, la soute remplie de bon vin.
Au fil de la conversation, l’as du juron natif de Lac-Drolet, en Beauce, ne se fait pas prier pour donner son avis sur des sujets chauds. Les récentes annonces concernant le Plan nord de Jean Charest, un territoire qu’il parcourt depuis des années du haut des airs, l’effraient grandement: "C’est louche et flou depuis le début, sauf qu’on devine tous que c’est pour qu’il puisse partir la tête haute, alors que ce qui se passe dans la construction sera le véritable héritage de Jean Charest…" Ne soyez pas dupes, Peter MacLeod est beaucoup plus tempérant qu’il ne le prétend.
Gentille confrontation avec un public complice sur l’art de vieillir, propos mordants et grossièretés habiles, c’est ce que Peter propose pour ce quatrième solo mis en scène par Marc Gélinas et "scripté" par Louis-Philippe Rivard, ses complices de longue date. "Peu de gens le savent, mais j’ai été admis à l’École nationale de l’humour en 1993 comme auteur, alors que Louis-Philippe aspirait à monter sur scène… Quelques semaines après notre arrivée à l’école, nous avons permuté à la demande de nos profs." On est auteur par tempérament, on monte sur scène par vocation.