Ti-Jean de partout : À La Nouvelle Scène
Le texte de Marie-Thé Morin, splendidement mis en scène par Pier Rodier, prend racine dans deux contes de Germain Lemieux (La belle perdrix verte et Tommy et Mary) mettant en vedette le mythique personnage de Ti-Jean. "Les origines de Ti-Jean sont européennes, relate Morin, mais il n’existe pratiquement plus de l’autre côté de l’océan. Il a voyagé en bateau avec les colonisateurs et se trouve maintenant partout en Amérique française, que ce soit en Acadie, au Québec, en Ontario ou en Louisiane."
Narrant la rencontre de Ti-Jean avec une perdrix qu’il parviendra à retransformer en princesse, la pièce se situe au carrefour du Petit Prince et de l’Odyssée. Bien qu’elle s’adresse principalement à un public âgé de 7 à 12 ans, elle esquive le ton moralisateur et propose un discours universel mais nuancé sur l’imaginaire et la création. Rodier explique: "Je ne pense pas qu’aux enfants quand j’attaque une mise en scène; je fonce vers l’éclaté et le fantastique, sans censure. Si on a du plaisir, l’auditoire devrait en avoir aussi!" Sa complice renchérit: "Il faut que le jeune public comprenne, évidemment, mais aussi que le rythme soit constant."
Ti-Jean prend, ici, la forme d’une marionnette, ce qui permet aux enfants de se projeter sur son visage sommaire. Quant aux quatre interprètes, attachants, ils insufflent un dynamisme sans pareil à cette création aboutie. Petit joyau que ce Ti-Jean de partout, le coloré présent qu’offre la compagnie Vox Théâtre, cette saison des Fêtes, à La Nouvelle Scène, les 28 et 29 décembre.