Sepsis : Paralysie viscérale
Josiane Ouellet
Photo : Guillaume D. Cyr
Avec Sepsis, Christian Lapointe clôt son Cycle de la disparition comme il l’a mené: en osant une oeuvre exigeante, sans compromis. Ici, le jeu détaché, immobile qu’il affectionne sied particulièrement bien à des personnages de cadavres que plus rien ne peut atteindre et qui, pourtant, témoignent de la vie dans toute sa cruauté. Fascinant, le dispositif scénique de Jean-François Labbé expose leur point de vue en renversant le nôtre, tandis qu’on est happé par une trame sonore séismique d’outre-tombe. L’ensemble fait donc forte impression, et d’autant plus lorsque la parole poétique de Lapointe devient une partition incantatoire où les monologues déjà entendus éclatent pour créer une nouvelle unité au gré d’effets hypnotiques.