Zap 2011 : Vu au Centre culturel de l’UdeS
D’abord la bonne nouvelle: l’absence de François Parenteau ne handicape pas la traditionnelle revue de l’année des Zapartistes. En dignes remplaçants, Vincent Bolduc (son meilleur rôle depuis Tirelire, combines et cie) et Jean-François Nadeau (imitations bédéesques de Jean Charest, Stephen Harper et Lucien Bouchard) s’acquittent de la meilleure job de suppléance depuis que Brian Johnson a renfilé les jeans serrés de Bon Scott au sein d’AC/DC.
La mauvaise, maintenant: misère que le Québec va mal, ce que n’a pas manqué de répéter ad nauseam le groupe d’humoristes dirigé par Christian Vanasse et François Patenaude, pimentant ses sketches de harangues applaudies par un public convaincu d’avance (c’est ce qui agace le plus avec la franchise Zap, cette fausse impression de consensus). Pourtant, malgré les bons crochets décochés aux fusiliers assoiffés de sang du SPVM ou à André Boisclair-le-chien-de-poche-des-gazières, c’est lorsqu’ils épinglent les contradictions de leurs alliés naturels (au sens large) que les caustiques comiques en costards se montrent le plus incisifs: roman-savon sur le grenouillage au PQ, Brigitte Poupart en petite vedette désirant redorer son blason dans le militantisme, délire sur l’épidémie de groupuscules souverainistes, etc.
Parce que de toutes les injustices triomphe une grande justice universelle n’échappant pas aux Zapartistes, celle de la bêtise, qui se distribue également des deux côtés du spectre politique (même si la droite au pouvoir s’applique à nous convaincre du contraire).