Vertical Road : Introspection divine
Scène

Vertical Road : Introspection divine

Inspiré par les mythes universels liés aux anges, Vertical Road est une représentation dansée de l’ascension spirituelle d’un homme qui veut atteindre le ciel.

Joint au Luxembourg, où il présente sa production Confluence ce soir-là, Akram Khan se prépare à être opéré deux jours plus tard pour le tendon d’Achille qu’il s’est déchiré en répétition au début du mois. "Je vis des hauts et des bas depuis l’accident. On m’a dit que c’était une opération simple, c’est rassurant, mais je suis encore inquiet."

Délaissant donc le rôle d’interprète pour une période encore indéterminée, Khan se consacre pleinement à ses fonctions de chorégraphe. Un travail exigeant et stimulant qui se poursuit bien au-delà de l’étape de la préproduction et des répétitions en studio avec les interprètes. "Selon moi, une oeuvre n’est jamais terminée et il faut toujours agir comme si chaque représentation était la première. La plupart du temps, j’avoue que je ne suis pas pleinement satisfait. Pas parce que j’essaie d’atteindre la perfection, mais bien parce que je veux toujours aller plus en profondeur chaque fois", avoue celui qui s’attire pourtant les éloges de la critique internationale et qui a collaboré avec Sidi Larbi Cherkaoui et le Ballet national de Chine. En plus d’avoir dansé en duo avec l’actrice Juliette Binoche et d’avoir été invité par Kylie Minogue à chorégraphier son spectacle en 2006.

Cette fois, Akram Khan admet avoir été fortement influencé par l’oeuvre du poète persan Rumi, figure iconique du soufisme, et par les différences entre ses huit interprètes originaires d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient, qui incarnent le concept de la spiritualité chacun à leur manière. "C’est difficile de danser la spiritualité. Ce n’est pas quelque chose de tangible et il n’y a pas de livre de référence non plus, comme c’est le cas avec presque toutes les religions. Pour mettre ça en mouvements, j’ai donc choisi de puiser à même l’énergie de l’eau."

Résultat? Une pièce hautement dépaysante qui mélange la danse contemporaine occidentale avec une gestuelle empruntée au kathak, une danse traditionnelle indienne que Akram Khan pratique depuis l’âge de sept ans, poussé par sa mère qui l’a forcé à intégrer la classe du professeur Sri Pratap Pawar à l’époque. "Au départ, je n’étais pas d’accord avec elle. Mais aujourd’hui je suis plein de gratitude envers ma mère", confie le chorégraphe anglo-bangladais.