Dans les plis : Talent à surveiller
Dans la masse d’une jeune génération souvent tentée d’occuper la scène avec des drames personnels et des parodies humoristiques, Sarah Dell’Ava se distingue comme une voix forte qui interroge la danse et l’acte chorégraphique. Interprète à la présence totale et inspirée, elle s’intéresse à ce qui motive le geste au creux du corps et au transfert possible de l’empreinte picturale dans le mouvement. Investie dans un dialogue étroit entre danse et arts visuels, elle offre un étonnant corps à corps avec un immense drap de papier dans les plis duquel elle livre les secrets de son intimité physique avec délicatesse, jouant sur les notions de poids et de légèreté. Dans les plis, élaborée l’an dernier dans le cadre d’un mémoire-création, est une oeuvre exigeante présentée par Tangente en soirée partagée avec Dorian Nuskind-Oder qui travaille quant à elle avec la vidéo. Au Studio Hydro-Québec du Monument-National du 9 au 12 février.
Ce drap de papier ressemblait plus une toile plastifiée. C’était intéressant de la voir disparaître sous cette toile pour réapparaître un plus loin. Le pliage et dépliage de cette toile permettait de faire des formes intéressantes avec ce matériau. Courte pointe et origami manquaient cependant de trame sonore ou d’éclairages spéciaux, à mon humble avis. «Dans les plis» était un solo qui devenait peut-être un peu répétitif.
J’ai préféré la 2e partie du spectacle «Everything was beautiful and nothing hurt» qui ne manquait pas de musique, d’énergie et aussi ce miroir liquide au fond de la scène: très impressionnant. Les 3 danseuses nous ont donné un spectacle plus conventionnel, mais qui ne manquait de rien. Le costume doré frappait l’oeil autant que cette surface réfléchissante.
Je n’étais pas retourné voir un spectacle de Tangente depuis leur déménagement du local de la rue Cherrier. Le Monument national est aussi une salle que je fréquente rarement. Ces 2 spectacles duraient 30 minutes chacun et étaient vraiment différents.