Louise Lecavalier : La jeunesse éternelle
Scène

Louise Lecavalier : La jeunesse éternelle

Après Montréal, Toronto et plusieurs autres villes européennes et américaines, la fougueuse Louise Lecavalier vient nous présenter son programme double de duos: Children et A Few Minutes of Lock.

Symbole, de La La La Human Steps et muse du chorégraphe Édouard Lock pendant deux décennies (1981-1999), Louise Lecavalier, qui a aujourd’hui fondé sa propre compagnie, Fou glorieux, renoue depuis deux ans avec l’univers de son complice d’autrefois dans A Few Minutes of Lock, des extraits de duos réactualisés de 2 et Exaucé/Salt.

"Il y avait l’idée de défi, mais il y avait le manque aussi", confie la bombe platine qui partage la scène avec Keir Knight. "Je m’ennuyais de ces danses-là, de ces façons de danser que j’ai faites pendant tant d’années. Édouard aime beaucoup travailler en duo. Il est très fort là-dedans. Les chorégraphies qu’il fait à deux ne sont pas banales. C’est très complexe! Je n’avais pas envie de chercher ça avec d’autres chorégraphes. Édouard le fait si bien que ça n’aurait pas été correct de demander à quelqu’un d’autre de faire comme lui."

Contemporaines, mais aussi acrobatiques, les chorégraphies de Lock exigent une incroyable souplesse du corps. Comment explique-t-elle qu’à 52 ans, elle puisse encore les interpréter? "Je pense que la vie est un combat sur toutes les petites morts. On ne gagne pas contre la grande mort, mais on peut gagner sur de petites morts quotidiennes. C’est ce que je voudrais croire. Et j’agis dans ce sens-là. Mais si le corps me donne encore autant, il y a une partie de chance, de génétique, de discipline, de volonté et de vision, peut-être. C’est encore ouvert en avant de moi, dans ma tête en tout cas."

Outre les extraits d’Édouard Lock, la solide interprète dansera en duo avec Patrick Lamothe Children, une oeuvre du Britannique Nigel Charnock. Cette création, qui met en scène les beautés et les difficultés d’un couple, s’inspire de l’enfance. "Et pas juste dans le sens de l’enfance physique, mais dans nos rapports avec les autres. L’enfant a besoin d’un parent qui l’aime, qui le prend dans ses bras et qui le ramène à la maison. Mais on cherche souvent encore ça adulte. La pièce, au début, devait s’appeler One Two. C’est que malgré cette recherche désespérée de l’autre, on est fondamentalement seul."

Et pourquoi avoir eu envie de s’aventurer dans ces territoires? "C’est une pièce qui est très douce. Elle ne va pas dans ce que la danse contemporaine fait. La fine pointe de la danse contemporaine, c’est que tout le monde se déchire sur scène. Bon, j’exagère un petit peu en disant ça. Mais on se met facilement tout nu sur scène, on peut se crier après ou faire semblant d’avoir du sang. C’est souvent très théâtral et très osé. Ce que j’aime de Children, c’est que ça ne va pas dans ces extrêmes-là", conclut-elle.