Mois de l’histoire des Noirs : Pleins feux sur la diaspora africaine
Six organismes montréalais profitent du Mois de l’histoire des Noirs pour multiplier les activités autour de chorégraphes d’origine africaine dans le cadre de l’événement Ascen/danses. Ghislaine Doté y fait l’éloge du mariage dans Merry Age.
En ouverture d’Ascen/danses, le film Movement (R)evolution Africa, suivi des solos de Gibson Muriva et de Zelma Badu-Younge, a montré à quel point les esthétiques contemporaines varient sur le continent africain, soulignant la récurrence de l’engagement social ou politique. Établis au Canada ou aux États-Unis, les six chorégraphes présentés d’ici le 26 février témoignent de cette diversité tant dans les styles d’écriture que dans les thèmes abordés. Avec une comédie musicale sur le mariage, Ghislaine Doté se démarque clairement du reste de la programmation.
"J’ai voulu redonner ses lettres de noblesse au mariage en parlant de sa beauté et de sa laideur parce que j’y crois par conviction chrétienne et que ça me fait mal de voir autant de divorces et de vies d’enfants affectées", explique la Centrafricaine d’origine qui, comme d’habitude, a composé la musique de son spectacle.
"Il y a des influences africaines dans ma musique autant que dans ma danse, mais elles ne sont pas forcément perceptibles car elles sont très subtiles", avise-t-elle. La tradition africaine peut se lire dans l’esthétique des bras et dans les rythmes qui portent des sonorités classiques. On remarquera que l’usage des jambes est inspiré des arts martiaux, mais le tout est intégré dans un sextette aux allures très contemporaines. Les corps percussifs des dernières créations de Doté ont d’ailleurs cédé la place aux corps chantants d’une comédie musicale basée sur la variation sur un même thème. "J’ai adopté une approche très organique en privilégiant des mouvements qui facilitent le chant et vice-versa, cherchant la fluidité dans les transitions et dans l’intégration de la narration dans cette pièce abstraite."
Également au programme d’Ascen/danses, Rhodnie Désir nous ramène au souffle avec l’oeuvre multidisciplinaire VÍ[REC], Zab Maboungou et Karla Étienne animent table ronde et salon de discussion, et l’extraordinaire Nora Chipaumire revient à Tangente accompagnée de Souleymane Badolo. Une belle occasion d’affronter les stéréotypes liés à la danse contemporaine africaine et de se préparer aux nouvelles esthétiques d’un continent en pleine effervescence.