Théâtre des Gens de la place : Pas trop sorcier
Le metteur en scène Stéphane Bélanger a rouvert son vieux grimoire pour présenter la dernière production de la saison du Théâtre des Gens de la place (TGP): Les sorcières de Salem d’Arthur Miller.
S’il s’agit de sa quatrième mise en scène pour le TGP, il aura fallu attendre une décennie entière avant de revoir Stéphane Bélanger diriger une nouvelle pièce avec le TGP. "Ce sont de belles retrouvailles", se réjouit celui qui a choisi pour l’occasion de monter une oeuvre majeure de la littérature américaine. "Les sorcières de Salem, c’est un texte qui vient particulièrement me chercher. Ça démontre comment les gens utilisent le pouvoir à leurs fins personnelles et comment le système peut déraper."
Pas de traditionnelles bottes de foin dans le décor de la pièce, qui se déroulera plutôt sur une plate-forme centrale. Pourtant, si le visuel se veut un peu plus marginal qu’à l’habitude, la mise en scène de ce grand classique littéraire est tout de même très intelligible.
"C’est hyper accessible. En fait, c’est probablement le show le plus accessible que j’ai fait. Mais ce n’est pas puriste", précise le comédien, en mentionnant que tout le monde peut comprendre et vivre la pièce, qui débutera sur les notes heavy metal d’un violoncelle.
En plus des 18 rôles, la distribution comprend huit danseuses contemporaines de la troupe Corpus Rhésus Danse ainsi que… deux caméramans. "Ce que le public ne voit pas, il le rattrapera grâce aux caméras", explique Stéphane Bélanger, qui souhaitait que les comédiens ne jouent pas nécessairement face aux spectateurs. "Je voulais vraiment représenter une petite communauté refermée sur elle-même. Les comédiens jouent pour eux."
RETOUR DES CHOSES
Oscillant entre 16 et 78 ans, la distribution compte évidemment quelques nouvelles recrues et plusieurs vétérans. La doyenne, Janine Lebel, est d’ailleurs celle devant qui Stéphane Bélanger a fait sa première audition il y a une vingtaine d’années. "Si elle n’avait pas dit oui cette fois-là, je ne serais probablement pas là où j’en suis aujourd’hui." La comédienne qui fait du théâtre depuis 60 ans trouve ce retour des choses extraordinaire. "Je tenais à participer. J’adore le théâtre et j’aime jouer avec des jeunes. C’est un véritable essaim de talent", souligne-t-elle.
EN QUELQUES MOTS
L’histoire se déroule à Salem, un petit village du Massachusetts. Pour se venger de sa maîtresse Elisabeth Proctor (Joanie Rousseau) qui l’a renvoyée après avoir découvert sa relation adultère avec son époux (Luc Kenline), la servante Abigail (Roxanne Tremblay-Marcotte) se livre à la sorcellerie. Arrêtée, elle prétend n’être qu’une victime, mais la cour de justice formée à cette occasion va tout de même l’envoyer à la potence ainsi que toutes les personnes dénoncées comme sorcières.