Michael Jackson: The Immortal World Tour : Le roi soleil

Chantal Lemieux, directrice de création du spectacle Michael Jackson: The Immortal World Tour, était de l’équipe de production du spectacle Love (en hommage aux Beatles) du Cirque du Soleil. Des Fab Four au King of Pop… On pourrait être tenté de faire un lien entre ces deux créations qui réinventent le répertoire de deux phénomènes uniques dans l’histoire de la musique. "C’est très différent, indique-t-elle. Avec Love, j’étais à côté de Dominic Champagne, un homme de théâtre. Avec Immortal, je me retrouve dans une formule concert et avec Jamie King comme metteur en scène. Pour ma part, j’étais habituée de travailler dans des cadres de production sous chapiteau, et Love est un spectacle permanent. De contribuer à un show de pop et de rock qui part en tournée, c’était nouveau!"

Dans son rôle de directrice, Chantal Lemieux (aussi derrière la conception d’Ovo) gère tous les groupes de créateurs impliqués dans la création et fait le lien entre eux. C’est à elle qu’incombe le travail de liaison entre la vision de Jamie King, auteur et metteur en scène d’Immortal, et celle des scénographes, concepteurs des costumes et autres responsables (acrobaties et éclairages). Cela tout en s’assurant que l’équipe musicale (très importante ici, et dirigée par Kevin Autunes et Greg Phillinganes) soit au diapason de l’évolution de la création.

Le choix de Jamie King, lui, s’imposait. Depuis plusieurs années, on a vu ce gourou de la pop associé aux tournées de Justin Timberlake, Madonna, Pink et Britney Spears. "Ce qui le distingue, c’est l’énergie, une énergie de fou! souligne Chantal Lemieux. Mais surtout, Jamie présente bien ses idées à l’équipe et c’est toujours clair. Ses idées précises et cette clarté ont facilité le travail de production. En le choisissant, on savait aussi qu’on travaillerait avec quelqu’un qui vient du monde des concerts. La pyrotechnie et les chorégraphies, il sait comment ça marche. C’est ce professionnalisme de type Los Angeles qui m’a le plus épatée."

Comment réinventer maintenant le travail de Michael Jackson? C’était la question qui tenaillait l’équipe de production, qui a fait un détour par Neverland il y a deux ans afin de plonger dans l’environnement du chanteur. "La scénographie s’est inspirée de cette visite et Jamie a utilisé certains symboles pour quelques tableaux, dont deux cygnes, blanc et noir, qui se trouvaient sur le lac du ranch de Michael."

Mais ce sont les hits de Michael Jackson eux-mêmes qui semblent avoir été la principale ligne directrice pour les chorégraphies. "Le men’s rythmic (acrobates à la trampoline), par exemple, a été calqué sur des video screens réalisés par Michael Jackson. On se retrouve avec la même pulsation qui existait déjà dans les chorégraphies originales. Pour They Don’t Care About Us, les nouveaux arrangements d’Antunes sont très puissants et, avec les danseurs, les costumes et les éclairages, l’effet est gigantesque. Notre intention était de fusionner le monde de l’artiste avec celui du Cirque. La créativité de Michael Jackson, elle, est encore bien vivante."