Après moi : Refrain connu
Scène

Après moi : Refrain connu

Amusante chronique sur l’altruisme, Après moi brasse pas mal de clichés sur le sujet de l’incommunicabilité.

Construite sur la répétition de la même scène avec des variantes à chaque reprise, la pièce suit en crescendo l’ouverture à l’autre de cinq personnages emmurés dans une communication superficielle, prisonniers d’une politesse de surface ou d’un discours défensif, qui vont peu à peu cracher leur vraie nature. La scène, divisée en trois chambres d’un motel, met en parallèle ces univers qui entrent en collision. Dans la première chambre, un couple va commettre l’adultère, dans la seconde, un homme seul essaie de mettre fin à sa vie, et dans la troisième, un vieux couple constate l’échec de sa relation.

Malgré l’écriture efficace de Christian Bégin truffée de dialogues dynamiques et la mise en scène inventive de Marie Charlebois, l’histoire de ces cinq personnages est tissée de gros fils. Simon (Christian Bégin) est un docteur en philosophie qui sermonne Stéphanie (Isabelle Vincent, excellente en coiffeuse décomplexée) avec ses théories sur l’altruisme, alors qu’elle veut juste le baiser. Après une écoute polie, elle lui exprimera sans détour son profond désintérêt pour ses discours vides. Le vieux couple incarné par Marie Charlebois et Patrice Coquereau crèvera aussi ses abcès dans un élan d’agressivité particulièrement violent chez elle. Ludiques mais aussi caricaturaux, les personnages à la psychologie primaire font pencher la pièce vers la comédie légère en expliquant trop ce qu’ils vivent. Un peu convenue, mais portée par des comédiens complices et tout investis dans leur jeu, Après moi est une pièce accessible qui rejoint certainement un public qui aime se faire répéter combien il est difficile de se dire les vraies affaires en pleine face, mais combien ça fait du bien.