Élodie Lombardo : Vivre avec ses fantômes
Scène

Élodie Lombardo : Vivre avec ses fantômes

Élodie Lombardo est revenue du Mexique avec Ganas de vivir (envie de vivre), une oeuvre festive qui démystifie la mort et ritualise le deuil.

Elles ont beau être jumelles et toutes deux danseuses et chorégraphes, Séverine et Élodie Lombardo, alias Les Soeurs Schmutt, ne créent pas du tout le même type d’oeuvres. Bien qu’elle fusionne danse, théâtre et musique, Élodie s’intéresse avant tout à l’aventure humaine. "Au-delà du thème de la pièce, le plus important, c’est la microsociété que je fais vivre sur scène, affirme-t-elle. Dans Ganas de vivir, on parle de notre rapport à la mort, mais ce qui apparaît, c’est qu’on n’est jamais seul grâce au groupe."

"Je suis hyper-angoissée par la mort et la perte, même si je n’ai rien vécu de terrible en ce sens-là, confie Élodie. Le Mexique a été un prétexte pour en parler. Et même si la pièce n’est pas un exorcisme, elle m’a apaisée par rapport à ces questions-là." Fascinée par les frontières dont elle teste régulièrement l’élasticité, elle est particulièrement inspirée par la vision mexicaine qui n’établit pas de séparation entre la vie et la mort et qui vit très bien avec ses fantômes. "Il y a un côté très festif dans la tradition indigène de la fête des morts, explique-t-elle. Tu manges des crânes en sucre avec ton nom dessus, tu fais des épitaphes à tes amis… C’est une façon quasi théâtrale de nous moquer de notre condition de mortels et de souligner l’égalité des êtres face à la mort."

Conçue sous forme de tableaux, la pièce parle des différents visages que prennent la mort et l’épreuve du deuil pour chacun des interprètes. Les textes, en français, en espagnol ou en "fragnol", mettent en contexte certains éléments, traduisant l’aventure pas toujours évidente de la communication interculturelle.