Jabbarnack! : Un bal familial éclaté
Inspirée du Jabberwocky de Lewis Carroll, Jabbarnack! raconte la naissance d’une famille québécoise belliqueuse et son combat contre un monstre invisible, sorte de mal souterrain qui mine sa tranquillité. Le rejeton souffre-douleur sera désigné pour arracher la tête de la bête constituée de rubans blancs symbolisant les bonnes consciences des personnages qui achètent la paix pour mieux laisser libre cours à leurs vices. Si l’histoire est simpliste, la suite de tableaux mimés avec une admirable maîtrise du corps par sept interprètes virtuoses suggère par des sensations qui ouvrent l’interprétation. L’humour de la gestuelle burlesque maniaque de précision (signature d’Omnibus) contraste avec les bribes de texte naïves, voire convenues. Le jeu puissant, bien que parfois répétitif, des corps autour de la morale et la remarquable mise en oeuvre de Réal Bossé et Jean Asselin souffrent malheureusement de ces rares mais faibles apartés textuels. Le langage des corps est pourtant prodigieux. À l’Espace libre jusqu’au 21 avril.