Harold et Maude : Haroldistes s’abstenir!
C’est dans un esprit résolument "maudianiste" que le Théâtre des Nouveaux Compagnons présente l’adaptation théâtrale du classique Harold et Maude. Entretien avec le metteur en scène, Christian Champoux.
Après sa sortie en 1971, le film-culte Harold et Maude, scénarisé par Colin Higgins, a entraîné la création des néologismes "haroldisme" et "maudianisme" en référence aux deux façons d’être et de vivre des principaux personnages. Alors que le premier désigne un manque d’intérêt global en l’existence, à l’image de l’attitude du personnage d’Harold, le second évoque toute la joie et l’optimisme du personnage de Maude.
Harold et Maude, c’est l’improbable rencontre entre un jeune homme suicidaire issu de la haute bourgeoisie et une extravagante femme de 79 ans. Maude (Marie-Hélène Rheault) apprendra à Harold (Anthonny Leclerc) la joie, le bonheur, l’amour, la liberté, les vraies valeurs du coeur; tout ce qu’il n’a jamais pu trouver auprès d’une mère froide et stricte (Carolle Lafrance).
"C’est une histoire tellement belle, tellement originale. J’avais envie de la raconter. C’est une histoire d’amour, mais ça parle surtout des différentes façons de voir la vie. Il y a un côté très sombre, pessimiste et un autre très positif et coloré", note Christian Champoux. Une opposition que le metteur en scène admet souligner à grands traits, tant chez les personnages que dans les décors et les éclairages.
Si l’histoire flirte avec la mort dès les premières scènes, le président du conseil d’administration du Théâtre des Nouveaux Compagnons (TNC) a plutôt décidé d’axer sa production sur la célébration de la vie. "Pour moi, les mises en scène suicidaires d’Harold sont un prétexte pour aller vers la lumière, la couleur et la vie." Rien de trop dark, donc. Ce sont les "haroldistes" qui seront déçus!
La scénographie représentait un défi de taille avec ses 21 scènes qui se déroulent dans sept endroits différents. "On va jouer beaucoup avec des zones d’éclairage et des images projetées. On suggère. On laisse beaucoup de place à l’imaginaire." Le tout avec une trame sonore bien présente. Du Cat Stevens, évidemment, question d’être fidèle à la version cinématographique, mais aussi du classique.
Mais rien de monotone. Il faut que ça roule! "J’ai le souci du spectateur. Le rythme est donc assez soutenu. C’est un deux heures de jeu qui devrait occuper le public à temps plein", assure celui qui signera aussi la mise en scène de Don Quichotte pour la saison 2012-2013 du TNC.