Kurt Weill – Cabaret brise-jour et autres manivelles présente un tableau baroque, émaillé d’articles brocantés, dans les volutes des cigarettes et une lumière ambrée façon scotch. Les membres de L’Orchestre d’hommes-orchestres alternent entre intensité et mimiques blasées, un jeu de plus en plus grotesque avec la progression du spectacle, qui a parfois le défaut de reléguer la musique au second plan. Pas assez toutefois pour bouder son plaisir. Percussions bricolées, rythmes assurés par les objets les plus insolites et mélange d’instruments traditionnels construisent des textures sonores riches et déroutantes, dans une sorte de cabinet des curiosités traversé d’humour noir et d’une inventivité qui tient le pari d’étonner d’un bout à l’autre.