Une parade avec Gille : Parade de la bêtise humaine
Le Théâtre du Faux Coffre présente une nouvelle épopée sous le titre Une parade avec Gille. Le premier épisode, L’oreiller, prend actuellement l’affiche.
On l’a peut-être oublié avec le temps – et avec le succès phénoménal de ses spectacles antérieurs -, mais le Théâtre du Faux Coffre n’est pas lié qu’à l’existence de ses Clowns noirs. Ses artisans savent et veulent aussi pouvoir montrer différentes facettes de leur talent sans passer exclusivement par le désormais célèbre quintette.
À ce titre, le nouveau projet, Une parade avec Gille, bénéficiant d’une première véritable subvention à la création, repart à zéro dans une nouvelle direction tout en maintenant l’esprit festif et théâtral caractéristique des créateurs. Il se déclinera en plusieurs épisodes (le premier tournant autour de l’argent) au fil des mois à venir, avec l’ambition d’établir, en quelque sorte, une nouvelle franchise à exploiter…
Gille, un être mal dégrossi, cocu et au vocabulaire salace, de même que son épouse Gillette auront donc pour mandat de s’inscrire, par leurs bassesses et leurs aventures rocambolesques, dans l’imaginaire collectif, comme l’ont fait leurs noirs prédécesseurs. Ces deux personnages, joués par des comédiens différents d’un épisode à l’autre, seront toujours le fil conducteur. "Ce sont des gens qui s’envoient continuellement chier et qui sont constamment dans le trouble", décrit l’auteur maison de la troupe, Martin Giguère, qui veille aussi, comme ses acolytes Pierre Tremblay et Patrice Leblanc, à la mise au monde de ce nouvel univers.
Les premiers qui ont la chance de porter ces parangons de la sottise sont Éric Chalifour et Sara Moisan. Ils seront appuyés par toute une équipe de comédiens chevronnés qui regroupe – outre les gens du Faux Coffre – Christian Ouellet, Éric Renald et Maude Cournoyer. Hélène Soucy, pour sa part, aura la tâche d’habiller cette faune qu’on nous promet paillarde.
Et la forme? "La parade, c’est un genre théâtral oublié. Au 18e siècle, c’était un petit spectacle qui se faisait en ouverture de rideau, et parfois aussi à l’extérieur du théâtre. Et on n’attirait pas le peuple avec des vers et des rimes; on l’attirait avec de la grivoiserie. C’est par la vulgarité qu’on incitait les gens à entrer."
Cette production porte donc déjà une couleur précise (et destinée à un public averti!) qui n’est pourtant qu’un premier pas dans un long processus de création: "C’est vraiment colon! Du cul, il y en a… et le mot qui revient le plus souvent, c’est marde. Mais ce qui fait rire, c’est pas tant les jokes que les situations, qui n’ont pas de bon sens. On rit vraiment beaucoup en répétition. On va voir la réaction des spectateurs, et qui sait… peut-être que les prochains épisodes iront beaucoup plus loin!"
Et c’est reparti pour d’autres péripéties qui risquent d’avoir le même impact que les premiers spectacles de cette troupe atypique. Et qu’on ne s’inquiète pas: pendant ce temps, les Clowns noirs ne resteront pas dans les caisses!