Frédérick Gravel : Rock’n’danse
Le Théâtre La Chapelle s’exporte au Lion d’or pour une grande fiesta de la musique et des arts de la scène. Orchestré par le créateur multidisciplinaire Frédérick Gravel, Cabaret Gravel Cabaret rassemble une quinzaine d’artistes et annonce quelques invités-surprises.
Fabienne Cabado
Photo : Francis Ducharme
En l’espace de 10 ans, le chorégraphe-interprète Frédérick Gravel, qui est aussi un musicien, s’est creusé une niche confortable dans le paysage de la danse contemporaine avec des oeuvres entre concert et création chorégraphique capables de rallier le grand public autant que la critique. Classé dans les figures de proue de ce que l’on se plaît à nommer la nouvelle vague de chorégraphes québécois, il revient tout juste de France auréolé du succès qu’il remporte depuis déjà quelques années au Québec. Avec Cabaret Gravel Cabaret, il confirme son attachement à la succession de numéros qui caractérise la structure de ses oeuvres.
"Ce cabaret est une façon de faire de la musique tout en proposant autre chose qu’un concert, commente le créateur de 33 ans. Tous les invités ont reçu la commande d’une forme de 10 minutes max avec la consigne d’être concrets, que chacun peut interpréter à sa façon. C’est un laboratoire de recherche où on se donne la chance de prendre des risques et de collaborer avec les autres artistes invités, car il n’y a pas de danseurs extérieurs."
À l’heure de l’entrevue, Gravel n’avait encore aucune idée de ce que ses acolytes allaient présenter, mais il savait déjà qu’il aurait une semaine pour agencer toutes les propositions et que certaines ne seraient pas retenues. Il savait aussi qu’il agirait sur scène, comme à son habitude, en tant que maître de cérémonie, qu’il jouerait quelques musiques du GAG (le Grouped’ArtGravelArtGroup) et qu’il présenterait deux scènes "très dancy, très écrites" d’une création en gestation.
"Mon défi est de ne pas être trop directif, de laisser les gens être qui ils sont et de rester dans le risque tout en étant suffisamment digeste pour que les gens apprécient. Car le défaut des cabarets est souvent d’être trop longs, trop décousus ou trop inside. Je vais devoir bien doser la mise en scène pour gérer les contrastes."
De fait, la courtepointe entre les habitués du GAG (Francis Ducharme, Jamie Wright, Hugo Gravel et Stéfan Boucher) et les invités spéciaux (Nicolas Cantin, Catherine Gaudet, Étienne Lepage, Dana Michel, Jérémie Niel, Anne Thériault, Normand Marcy, Philippe B et Philippe Brault) risque d’être aussi complexe à tisser que jouissive à regarder.