L’odyssée : Entre Charybde et Scylla
Ramener les 12 000 vers de L’odyssée à une représentation de 2h20 tient du pari téméraire. Les trouvailles scénographiques de Martin Genest créent un univers fascinant, son inventivité éveille l’imaginaire et plusieurs scènes sont à couper le souffle. Reste que de nombreux épisodes se voient – nécessairement – exclus, d’autres amputés ou exposés de façon trop schématique. Résumant les principales étapes du voyage d’Ulysse (Christian Michaud, investi), les tableaux se succèdent à toute vitesse, laissant peu de temps au spectateur pour s’imprégner des lignes fortes qui truffent le texte, ou pour souffler. Une narration judicieuse vient cependant lier l’ensemble des péripéties, tout en rattachant le poème à ses sources orales aussi bien qu’à sa portée mythique.