Point de fuite : Points de repère
Scène

Point de fuite : Points de repère

La poésie émeut, mais n’apparaît essentielle que quand tous nos points d’appui déguerpissent. Dans un climat de précarité et de vulnérabilité, Point de fuite surgit comme une ode à la beauté.

Il y a un je-ne-sais-quoi de magique dans l’expérience communautaire que le Théâtre Tremplin a visiblement saisi. Sa plus récente production, Point de fuite, rassemble 11 comédiens amateurs déclamant un collage poétique dont les morceaux originaux sont l’oeuvre de 12 auteurs franco-ontariens.

L’assemblage, réalisé par Marie-Pierre Proulx, est aussi cohésif que cohérent. Les thèmes, rappelés constamment à la manière d’un refrain, s’enchevêtrent avec fluidité. La mise en scène inventive de Benoit Roy (assisté de Proulx) dynamise les tableaux et donne vie aux poèmes sans les illustrer de manière trop littérale. L’interprétation, parfois légèrement désaxée mais toujours sentie, est mise en valeur par les éclairages nuancés de Lindsay Tremblay.

Bien que les problématiques identitaires franco-ontariennes forment le noyau de cette fable de voyage éclatée, les auteurs à l’honneur nous éloignent des allocutions à saveur institutionnelle. À en juger par l’accueil, au son des poèmes de Myriam Legault, qu’offrent aux spectateurs six élèves de l’École secondaire De La Salle, la prise de parole que constitue Point de fuite comporte une dimension intergénérationnelle.

La Nouvelle Scène mérite d’être plus remplie qu’elle l’était lorsque votre critique y a mis les pieds. Point de fuite est nettement supérieure à maintes pièces professionnelles. Et, chose rare, elle fait du bien.

Jusqu’au 12 mai
À la Nouvelle Scène
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