Michel Barrette : Bas les masques
Scène

Michel Barrette : Bas les masques

Michel Barrette est une bête sociable qui pense plus vite que son ombre. Un vrai gars pour du vrai monde, voilà son trip.

"C’est honteux, je fais une tournée de promotion pour un spectacle qui n’existe pas!" C’est en ces termes qu’un Michel Barrette volubile nous présente son nouveau spectacle qu’il a nommé à point: Faut j’te raconte. À l’entendre parler, entre deux poignées de main avec des passants qui le saluent, l’humoriste-conteur-animateur-acteur semble vouloir se lancer dans le vide avec ce one-man-show traditionnel qui lui rappelle ses premiers pas au Club soda à Montréal, lors des Lundis des Ha! Ha!, il y a belle lurette.

"Ça va te paraître drôle comme comparaison, parce que ce personnage est un monument, mais je pense souvent à Gilles Vigneault, qui est encore capable de monter sur scène avec tout son bagage et son expérience. C’est toute sa vie et son oeuvre qu’il incarne. Je l’avais vu sur scène dans une université, les gens lui posaient des questions, et lui répondait sans difficulté, spontanément. Il ne voulait pas faire la morale, ou encore faire rire la foule, il était tout simplement intéressant! Je ne veux pas dire que je suis aussi intéressant que Vigneault! Mais, dans ce spectacle, les gens auront un Michel Barrette avec ses 30 années et plus d’expérience en humour et en improvisation."

Des histoires, ce conteur-né n’en manque pas. Il en raffole et aime porter un regard sur sa propre vie avec circonspection tout en s’amusant de ses travers. Lui-même admet que la scène est la meilleure des thérapies. Un cliché qui, dans son cas, s’incarne sans complexes ou prétention. "Le contact avec le monde est très important, il n’y a que ça de vrai pour moi. Il faut aimer le monde! Dernièrement, je discutais avec un metteur en scène et il me parlait de son travail sur le spectacle d’un humoriste dont je vais taire le nom… Il m’a avoué que tout, absolument tout était réglé comme une horloge. Même lorsque cet humoriste posait la main sur la chaise à côté de lui, c’était prévu. Le show est bon, mais c’est zéro improvisation, tout est répété… Ça, je ne peux pas le faire. En spectacle, je réfléchis, je raconte, j’insiste et je m’obstine avec le monde. Je vais vers les spectateurs et je les relance! C’est comme ça que je fonctionne."

Et voici, saisissant une anecdote au détour, qu’il nous relate un souvenir de tournage du film À l’origine d’un cri de Robin Aubert. "Écoute, faut j’te raconte ça!" Et c’est parti!