Philippe Bond : Vu au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke
Scène

Philippe Bond : Vu au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke

Si Philippe Bond n’a pas répété 10 fois jeudi soir dernier sur la scène du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke à quel point il était désolé de ne pas avoir pu honorer certains des spectacles prévus à son horaire mais annulés because la grève des employés de soutien, il ne l’a pas dit une fois. Gentil, poli, bien élevé, l’humoriste ne voudrait sous aucun prétexte déplaire à ce précieux public qui l’a récemment élu Olivier de l’année.

Plus énergique que foncièrement comique, Bond se dépense comme un sprinteur afin d’arracher un rire pendant les deux heures de son premier one man show. À l’instar de Louis-José Houde, dont il a longtemps assuré la première partie, l’animateur de The Price Is Right court, postillonne, se roule par terre, rampe et mime inlassablement (parfois même au péril de sa propre sécurité, lorsqu’il imite l’entrée sur le ring d’un lutteur). En matière de contenu, Bond évoque cependant plus une sorte de Michel Barrette qui sortirait de l’adolescence. En rappelant fréquemment que toutes les histoires abracadabrantes et souvent attendrissantes qu’il raconte au sujet de sa famille sont véritablement arrivées, l’humoriste souligne paradoxalement leur invraisemblance (ce qui, au final, importe peu, nous ne sommes pas venus nous émouvoir d’un fait vécu, mais bien rire à gorge déployée).

D’un point de vue technique, Philippe Bond dépasse de plusieurs foulées ses rivaux. Avec des textes un peu moins triviaux, il pourrait bien s’élever au-dessus de son image de cousin sympa.