Denise Filiatrault / La mélodie du bonheur : Une mélodie familière
Régnant en souveraine sur l’industrie des comédies musicales au Québec, Denise Filiatrault répond du tac au tac lorsqu’on la questionne sur un plat dont elle connaît la recette.
Cabaret, My Fair Lady, Sweet Charity, Un violon sur le toit, Une vie presque normale, Chantons sous la pluie… La liste des comédies musicales qu’a mises en scène Denise Filiatrault au cours de la dernière décennie est aussi exhaustive que logique. Du point A au point B, peu de surprises, mais plutôt une formule implacable: des oeuvres au succès déjà confirmé sur les planches de Broadway ou dans les studios d’Hollywood, des histoires envers lesquelles le public témoigne un grand attachement et, variable indispensable, de charmants interprètes "bien de chez nous".
Des changements à la distribution
Créée à l’été 2010 à l’occasion du Festival Juste pour rire, La mélodie du bonheur, version française du classique de Rodgers et Hammerstein, ne fait pas exception à la règle. Si la première mouture mettait en vedette Robert Marien et Florie Gauthier-Valiquette, Yves Soutière et Catherine B. Lavoie ont pris la relève pour la présente tournée. "Yves Soutière est un être exquis, lance Denise Filiatrault. J’avais demandé de travailler avec lui dès le début mais, épuisé par la construction de sa maison, il avait dû passer son tour. Robert Marien ayant d’autres engagements, Yves n’a pas hésité, cette fois, à se joindre au spectacle."
Devant l’engouement engendré par la production, Denise Filiatrault évoque des conditions gagnantes. "Au départ, les gens savent ce qu’ils viennent voir. C’est un classique à l’échelle mondiale, ça traite de la famille, c’est un fait vécu et, surtout, ça comporte des enfants." Les enfants, dans La mélodie du bonheur, occupent des rôles centraux; plus que dans de nombreuses pièces du genre, ils ont des personnalités distinctes et vivent une importante évolution sur le plan émotif. La metteure en scène ne s’inquiète pourtant pas des changements à la jeune distribution que les années de tournée imposent. "Évidemment, il faut remplacer les garçons parce que leur voix change, mais pour les jeunes filles, c’est assez simple: elles montent d’un cran et se glissent dans la peau d’un personnage plus âgé. C’est facile quand le seul changement nécessaire consiste à bouger d’une place dans la chorégraphie!"
Un risque calculé
L’une des rares figures du milieu artistique québécois à oser s’attaquer aux onéreuses entreprises que représentent les comédies musicales, Denise Filiatrault insiste sur la qualité et la fidélité de ses partenaires. "Je me suis lancée dans le genre parce qu’on me l’a demandé. Gilbert, Lucie et Luce Rozon, de Juste pour rire, ont fait un pari et y tiennent; ils ont les reins solides."
Les investissements requis sont certes imposants mais, à entendre Denise Filiatrault insister sur sa fidélité à l’oeuvre originale, le risque semble calculé. Elle conclut: "Le public veut être conquis, touché. Mon rôle est de donner vie à la romance, au suspense et à toutes les émotions qui s’y rattachent."
Les 17 et 18 août
À la salle Maurice-O’Bready du centre culturel de l’UdS