Harold Rhéaume / Je me souviens : À qui la rue? À nous la rue!
Scène

Harold Rhéaume / Je me souviens : À qui la rue? À nous la rue!

Les mouvements d’Harold Rhéaume, la musique envoûtante de Who Are You et les habits quasi militaires de Philippe Dubuc descendent dans les rues pour une autre série de manifestations artistiques extérieures.

Fort du succès populaire de l’an dernier, et épaulé financièrement par la Ville de Québec, Harold Rhéaume nous revient cet été avec Je me souviens, une fresque dansée qui célèbre la beauté des espaces urbains du quartier historique de la Vieille Capitale.

"Ce spectacle est vraiment conçu pour la ville de Québec, qui gagne à être parcourue, selon moi. Parfois, on pense que les endroits comme la Citadelle, c’est seulement pour les touristes. Mais je pense qu’on peut s’approprier ces lieux-là nous aussi. Après tout, les murs ne sont pas faits en carton: ils sont bien réels", explique le chorégraphe originaire d’une banlieue de Québec, qui a d’abord été gérant d’une caisse populaire avant de s’inscrire à l’École de danse de Québec. La suite, beaucoup la connaissent: Rhéaume s’imposera comme l’une des figures importantes de la danse contemporaine au Canada, pour ensuite revenir pratiquer son art chez lui après 11 ans d’exil et fonder sa propre compagnie, Le fils d’Adrien danse.

Encensé par les critiques et apprécié du grand public, Harold Rhéaume est de ceux qui croient que la danse n’a rien d’un art difficile d’approche. À preuve: c’est lui qui assurait les passages chorégraphiés des Chemins invisibles l’an dernier, en plus d’avoir présenté La noce au Carrefour international de théâtre en 2009 et de s’être promené dans les rues de Québec avec Le fil de l’histoire de 2008 à 2010. "Avec Je me souviens, on arrive avec une nouvelle proposition par rapport à ce qui anime déjà la ville. On offre autre chose que des jongleurs et des funambules, et je pense que c’est ce que les gens aiment", suppose le chorégraphe, qui fait encore appel aux sculptures de l’artiste multidisciplinaire André Du Bois pour accessoiriser les costumes de Philippe Dubuc que portent les danseurs.

Cette fois encore, c’est le groupe Who Are You qui assure l’ambiance musicale. Déjà reconnus pour leur rock planant, Josué Beaucage, Christian Poirier et Dominic Fournier s’avèrent de véritables caméléons du son, passant des chants de marins à l’électro hyper moderne avec une aisance qui déconcerte. "Je voulais illustrer le temps qui passe par la musique qui évolue", laisse savoir le chorégraphe, qui avoue avoir eu un énorme coup de coeur en entendant le premier album complet du groupe de Québec l’an dernier.

Porté par le succès populaire de Je me souviens, déjà présenté le week-end dernier en pleine canicule, le chorégraphe peut assurément compter sur un nouveau public fraîchement acquis en vue de ses futures représentations en salle. Son prochain défi? Présenter sa nouvelle production Fluide au Grand Théâtre, une première pour un chorégraphe indépendant de Québec et un rêve qui se réalise pour le fils d’Adrien. Oui, 2012 semble être l’année d’Harold Rhéaume.