Jocelyn Pelletier / Vu d’ici : Médiatribes
Le Théâtre Péril reprend Vu d’ici, un pamphlet politique contre notre environnement médiatisé et notre apathie, un long cri livré par le comédien Jocelyn Pelletier.
Les trois quarts des Canadiens passent en moyenne trois heures par jour devant le petit écran.
L’effroyable d’une telle statistique donne le ton du spectacle Vu d’ici: "Le texte parle de la société québécoise et de notre asservissement au pouvoir des médias, explique Jocelyn Pelletier. Le personnage que j’incarne est au milieu d’écrans branchés sur le câble, coincé là. Submergé d’informations, il est incapable de se concentrer sur un seul truc; il cherche à se raccrocher à quelque chose de tangible, de vrai, mais ne trouve que des abstractions, des vides."
Adaptation du roman éponyme de Mathieu Arsenault, Vu d’ici prend les allures d’une charge contre la "société québécoise endormie": "Mais lui-même s’inclue là-dedans et on évite ainsi la morale. Il y a de sa part une tentative de s’élever, de ne plus se perdre encore dans des soirées de talk-shows poches et d’humour niaiseux; il y a autre chose, et il faut chercher autre chose."
La reprise aujourd’hui de ce spectacle créé en 2008 n’est pas fortuite, loin de là. "Le texte parle de manifestations et d’oppression; là, dans le contexte social actuel, tout ça est beaucoup plus tangible: les choses bougent finalement pour de vrai. On voit autour de nous une réelle remise en question de la démocratie, on sort un peu de notre confort; toute une génération voit comment les choses se passent, comment aussi elles pourraient être autrement."
Fébrile à l’idée de reprendre du service, Jocelyn Pelletier annonce "un gros cri pendant une heure et quart de mots et d’images": "Le texte a pris ses assises dans l’acteur, il est descendu en moi; il est plus intégré, plus viscéral, et ça va démultiplier la décharge qu’est ce show-là. Il était pertinent en 2008, assurément. Avec Mathieu Arsenault et Christian Lapointe – à la mise en scène -, on s’étonnait toutefois des liens avec ce qui se passe présentement: c’est incroyable comment ça résonne. Avec les élections à venir en plus, vraiment, c’est le meilleur contexte. On n’a pour ainsi dire pas le choix de le reprendre maintenant."
Du 28 août au 1er septembre
À la salle Multi de Méduse